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2011, la meilleure année pour la sécurité aérienne

Si malgré les efforts de communication des compagnies, le transport aérien suscite toujours autant d’idées reçues et de fantasmes et si en France, la perte du vol Rio-Paris, il y a deux ans, a durablement marqué les esprits, c’est un fait, voyager en avion n’a jamais été aussi sûr.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

2011 restera comme la meilleure année en matière de sécurité
aérienne, avec le plus faible taux d’accident depuis la publication des
premières statistiques au lendemain la seconde guerre mondiale. Rappelons tout d’abord un
chiffre : L’an dernier, plus de 2 milliards 800 de voyageurs ont pris l’avion.

Selon l’Association Internationale du Transport Aérien (IATA),
basée à Genève, qui regroupe la plupart des compagnies mondiales, en 2011, le
nombre d’accidents mortels a diminué de plus de 50% par rapport à 2010.  Sur un total de 38 millions de vols, 25
catastrophes ont été recensées faisant 497 victimes. Le ratio est d’un seul
accident pour 1 million 600 mille vols,   Les derniers bons chiffres liés à la sécurité aérienne
remontaient à 2004, une année record, mais où le nombre de passagers étaient
inférieurs de 30%.

On note donc une double tendance : Les accidents diminuent
et le nombre de passagers transportés augmentent. Les prévisions des experts qui
annonçaient, dans les 20 ou 30 prochaines années un accident majeur toutes les
semaines avec la progression du trafic mondial est à revoir.Dans le détail, on peut rappeler que les passagers du transport
aérien ne sont pas tous égaux face aux risques. Clairement, il mieux vaut se
déplacer à bord d’un avion immatriculé aux Etats-Unis, de préférence sur Boeing
ou Airbus.

L’Amérique du Nord vient ainsi de boucler la décennie la plus sûre
de son aviation civile avec deux victimes pour 100 millions de passagers. Les
Etats-Unis, mais aussi l’Australie et l’Europe de l’Ouest sont
incontestablement les régions les plus sûres de la planète.

A contrario, la Russie et les pays de l’ancienne union
soviétique figurent toujours au rang des mauvais élèves, avec des avions hors
d’âge, des installations au sol peu non entretenues, et des pilotes mal formés.

L’Afrique, reste aussi une zone dangereuse avec une moyenne
d’accidents dix fois plus élevée que dans le reste du monde, même si des
efforts semblent avoir été réalisés. 16% des accidents pour 3% du trafic
aérien.En 2011, la majorité des accidents mortels a concernés de petits
opérateurs locaux peu connus en dehors de la région qu’ils desservent. Ainsi, en
juillet dernier,79 personnes sont mortes lors de l’accident d’un vieux Boeing
727 d’une compagnie privée congolaise à Kinsangani.

 Sur les dix dernières années, 54% des accidents étaient
directement liés, à des erreurs humaines, 28% à des défaillances mécaniques, 9%
à de mauvaises conditions météorologiques, 9% également à des actes de
sabotage. Les sorties de piste constituent les accidents les plus fréquents. Aujourd’hui, si plus personne n’évoque l’objectif « zéro
accident », les experts reconnaissent que le niveau de compétence des
équipages est en très nette augmentation et que l’automatisation de plus en
plus sophistiqués des appareils a permis d’améliorer la sécurité aérienne

 Le Revers de la médaille, c’est que cette automatisation risque
de transformer les équipages en gestionnaire de systèmes, incapables de piloter
l’avion lors de situations dégradées. Le cas de l’AF447 en est l’illustration
la plus marquante. Faut donner plus de place aux automatismes ou privilégier
l’humain ? Sur ce point, le débat est loin d’être tranché.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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