Air France est-elle en danger ?
Si la compagnie aérienne ne se réforme pas rapidement, elle pourrait connaître le même sort que la TWA, Sabena ou Swissair, des mastodontes du transport aérien que l'on pensait inébranlables. Les pilotes et la direction actuelle ne sont pas responsables de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui Air France, le poids du passé est encore lourd, mais il est temps d'ouvrir les yeux sur la concurrence des "Low Cost", des compagnies d’Asie ou du Golfe.
A leur lecture, les propositions de la direction d'Air France aux syndicats de pilotes ne sont pas si terribles que le SNPL a bien voulu le faire croire. Oui effectivement, les pilotes devront voler un peu plus sans augmentation de salaires, oui, ils devront faire des efforts, sur les jours d'inactivité, les temps de repos en escale ou la composition des équipages sur certaines lignes, mais disons-le, nous sommes bien loin des mesures draconiennes qu'a pu prendre au début des années 2000 British Airways pour redresser ses comptes, près de 14.000 emplois supprimés et une diminution de sa flotte d’une cinquantaine d’avions. A l’époque, British Airways perdait 2 millions de livres sterling par jour. Elle affiche aujourd’hui une forme insolente. Un bénéfice opérationnel de plus de 2 milliards d’euros.
Il est totalement illusoire, comme le souhaite le SNPL, de proposer des mesures d'économies sur la base du volontariat ou de vouloir récupérer sur les salaires la totalité des gains réalisés sur les consommations de carburant. Alors, certes, la France n'est pas la Grande-Bretagne. Mais le dogmatisme de certains dirigeants du syndicat, et non pas des pilotes dans leur majorité, arrêtons de les stigmatiser, pourrait avoir de lourdes conséquences sur une compagnie qui a tout pour réussir : un réseau exceptionnel, des avions et des compétences.
C'est d'autant plus regrettable que les avions d'Air France n'ont jamais été aussi pleins. La menace d'une attrition, c'est à dire la perte de clientèle, la fermeture de lignes, la suppression de postes, risquent de diminuer la valeur d'Air France. La chute de la Sabena en 2001 a débuté de la même façon. Espérons pour Air France, que la perspective de suppressions de postes provoque un électrochoc, et fasse réagir le SNPL, et une base un peu paumée.
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