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Germanwings : le plan d’action de l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne

En juillet dernier, quelques mois après le suicide d'Andréas Lubitz, qui avait entraîné dans sa folie meurtrière 149 passagers et membres d'équipages d'un vol de la Germanwings, l'EASA, l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne, avait dans la précipitation, pour rassurer une opinion publique traumatisée, préconisé qu'un pilote ne puisse plus jamais être seul dans le poste de pilotage.
Article rédigé par Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Germanwings a annoncé la prochaine disparition de sa filiale à bas coûts. © Lufthansa)

Une mesure très loin de faire l'unanimité parmi les personnels navigants, qui à l'époque, avaient insisté sur le fait que personne ne pouvait empêcher un acte prémédité comme celui d'Andréas Lubitz. Un pilote déterminé, peut très bien tuer l'hôtesse avant de se donner la mort. Cette mesure comporte plus de risques sécuritaires qu'elle n'apporte de solutions, avaient estimé les syndicats de pilotes allemands, à partir du moment, où le nombre d'hôtesses ou stewards dans l'avion n'est pas renforcé. Et la tendance actuelle, par mesure d'économie, serait plutôt à une diminution à bord du nombre de PNC, les personnels navigants commerciaux.

Malgré ces critiques, l'Agence Européenne de la Sécurité Aérienne vient d'annoncer qu'elle allait maintenir cette présence permanente à deux dans le cockpit, mais se donne curieusement encore quelques mois pour évaluer la pertinence et l'efficacité de cette mesure. Elle confirme, en revanche, plusieurs autres préconisations, dont l'évaluation psychologique d'un pilote avant de se faire embaucher dans une compagnie. Rappelons qu'Andréas Lubitz était complètement passé entre les mailles du filet, puisque l'on sait maintenant qu'il avait vu plus de 40 médecins en cinq ans et qu'il souffrait de graves troubles de la personnalité.

L'EASA demande aussi aux compagnies de mener des programmes de lutte contre la drogue ou l'alcool qui s'appuieraient sur des contrôles aléatoires. Elle préconise la mise en place de systèmes de soutien aux pilotes qui rencontreraient des problèmes familiaux ou financiers. Et enfin, l'agence souhaiterait qu'un référentiel européen de données aéro-médicales soit créé. Et là, ce n'est pas si évident. Ce sujet avait fait débat quand la presse allemande avait révélé le dossier médical d'Andréas Lubitz. La difficulté est de trouver le juste équilibre entre secret médical et sécurité.

Germanwings va disparaitre pour être progressivement remplacée par Eurowings  

L'EASA se donne jusqu'à la fin 2016 pour la mise en oeuvre de l'ensemble de ces mesures. D'ici là, Germanwings n'existera plus. La semaine dernière, la Lufthansa, maison-mère de Germanwings a annoncé la prochaine disparition de sa filiale à bas coûts. Elle sera remplacée progressivement par une nouvelle compagnie low cost baptisée Eurowings.

 

Cette nouvelle entité sera basée à Cologne, elle assurera les vols à bas coûts, de Germanwings, Austrian et de Swiss, jusqu'à leur disparition. Lufthansa entend faire d'Eurowings, la troisième compagnie "low Lost" en Europe, et précise que la décision de faire disparaitre Germanwings avait été prise avant la perte de son A320 en mars dernier. Le suicide d'Andréas Lubitz, a tout de même accéléré les choses.

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