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La compagnie aérienne italienne Alitalia disparaît après 75 ans d'existence

Le 15 octobre dernier, Alitalia, la compagnie aérienne nationale italienne, a disparu après soixante-quinze ans d’histoire. Coulée par ses problèmes économiques récurrents, elle sera remplacée par une nouvelle venue plus modeste, nommée ITA Airways.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une interprétation d'artiste publiée le 15 octobre 2021 par le service de presse de la compagnie italienne ITA, née sur les cendres de la compagnie Alitalia. (Illustration) (HANDOUT / ITA AIRWAYS / AFP)

Après 75 ans d’existence, Alitalia a rejoint cette semaine la longue liste des grandes compagnies défuntes, au même titre, que la Pan Am, ou la TWA, aux États-Unis, la Sabena ou Swissair en Europe. Jeudi 14 octobre, peu après 23 heures, le dernier vol d’Alitalia en provenance de Cagliari s’est posé sur l’aéroport de Rome Fiumicino scellant définitivement une histoire débutée en 1946.  

Dans les années 60, l'euphorie du miracle économique

A l’époque, l’Italie se sentait pousser des ailes et son rêve plein d’orgueil, comme le souligne la presse romaine avait pour nom Alitalia, les ailes de l’Italie. Au début des années 60, Alitalia, a connu l’euphorie du miracle économique, alors classée la septième compagnie mondiale, impensable aujourd’hui devant la Lufthansa.  

Puis avec l’ouverture à la concurrence, Alitalia a progressivement entamé sa longue descente aux enfers. Là où les autres compagnies ont commencé à sceller des alliances, en investissant, en recherchant des capitaux, Alitalia a conservé le dogme d’une gestion étatique. Résultat, elle s’est développée trois fois moins rapidement que ses rivales européennes.

Plusieurs autres erreurs stratégiques ont été commises. D’abord la compagnie a longtemps centré son activité sur les vols court et moyen-courriers, au détriment du long courrier beaucoup plus rentable. Une stratégie perdante, avec l’arrivée des premières compagnies à bas coût en Europe à la fin des années 80.   

 Alitalia a également beaucoup misé sur la ligne Rome-Milan, pourtant concurrencée par le train à grande vitesse en moins de trois heures. Enfin, dernier point, elle a longtemps conservé une organisation bicéphale avec deux pôles à Milan-Linate et Rome Fiuminico. Partiellement privatisée en 1996, par le premier gouvernement Prodi, toutes les tentatives de vente ou de rapprochement avec Air France-KLM ou Etihad ont échoué.  

Sur les cendres d’Alitalia, une nouvelle compagnie baptisée ITA

 ITA (Italia Trasporto Aereo) a pris son envol vendredi dernier. Mais elle est bien plus modeste avec une flotte réduite de moitié à une cinquantaine d’avions. Elle a racheté la marque Alitalia pour 90 millions d’euros au lieu des 290 millions demandés, elle va garder le design du logo mais pas la marque.

Cette disparition d’Alitalia montre une nouvelle fois que même les compagnies "historiques" sont mortelles. Et elle interroge sur la nécessité des compagnies traditionnelles, des "legacy", à repenser leurs modèles économiques et à leurs salariés de ne pas se croire à l’abri, même si l’Etat promet de renflouer leurs pertes.  

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