Cinéma week-end. Philippe Garrel et l’inconscient féminin
Petite semaine après le Festival de Cannes. Philippe Garrel toujours là, Valérie Lemercier et un film d'horreur.
Petite semaine après le Festival de Cannes. Philippe Garrel toujours là, Valérie Lemercier et un film d'horreur.
Philippe Garrel fait du cinéma depuis 50 ans
Et ce, au rythme d'environ un film tous les deux ans. Son style jadis assez hermétique évolue de plus en plus vers une fluidité maîtrisée d'une intelligence rare dans l'analyse des rapports humains. L'Amant d'un jour est en salles depuis mercredi.
Noir et blanc format cinémascope, lumière inspirée des classiques de la peinture, une prise par scène, la marque de fabrique Philippe Garrel, avec le temps, c'est comme le bon vin. Sur le fonds, L'Amant d'un jour est dans la lignée de sa filmographie qui croise sa propre vie et ses interrogations. Un homme d'âge mur, le toujours troublant Eric Caravaca, tombe amoureux d'une jeune femme qui a l'âge de sa fille. Avec Esther Garrel et Louise Chevillotte, voilà un trio digne de la tragédie grecque, un terrain de jeu idéal pour Philippe Garrel.
L’inconscient de la femme est-il différent de celui de l'homme ? Je ne le sais pas moi-même
Philippe Garrel
L'Amant d'un jour de Philippe Garrel, l'un des films qui ont cette année encore fait le succès de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes. Sachez que la Quinzaine se déploie dans quelques salles durant ce mois de juin : au Forum des Images à Paris et à l'Alhambra à Marseille. La Quinzaine est aussi à Bruxelles, Genève, Milan, Florence, elle sera surtout dans vos salles préférées au gré de la distribution des films.
Drôles d'oiseaux d'Élise Girard, un certain cinéma français
Puisqu'il est question de salles engagées et d'un certain cinéma français, citons Drôles d'oiseaux d'Élise Girard qui a longtemps travaillé pour les cinémas Action à Paris. Avec un tout petit budget et Paris comme décor, Élise Girard organise la rencontre improbable entre Mavie, Lolita Chammah, jeune provinciale perdue dans la capitale, et un libraire au passé trouble, Georges Jean Sorel, longtemps beau gosse du cinéma en France et en Italie dans les années 60 et 70. Le climat de ce duo avec un grand écart d'âge, l'arrière-plan politique sulfureux, ont des correspondances avec l'univers de Philippe Garrel, il y a dans Drôles d'oiseaux un parfum tendre et désuet bien de chez nous.
"Le cinéma, c'est ceci et cela"
"Le cinéma, c'est ceci et cela", pour paraphraser Laurent Terzieff évoquant il y a quelques années les deux théâtres, public et privé. Cela, cette semaine, c'est Marie-Francine, de et avec Valérie Lemercier, le film qui est en tête du box-office de cette molle semaine. Marie Francine est une comédie sentimentale qui traite d'un sujet sérieux : le sort des femmes de 50 ans quand leur mari et leur employeur se séparent d'elles. En looseuse accablée mais encore debout, obligée de retourner vivre chez ses bourgeois de parents, Valérie Lemercier fait très bien le job, dommage, on ne peut pas en dire autant de tout son casting.
Du sang et de la chair fraîche
The Jane Doe Identity d'André Øvredal est un film de genre hybride pour adeptes de sensations fortes. Reprenant l'un des lieux préférés du thriller : la salle de travail d'un médecin légiste, mais ici située dans le sous-sol angoissant d'une vieille maison en bois, dans un bled américain non identifié. Le réalisateur norvégien déroule son récit sur une nuit : le temps qu'il faut au toubib assermenté justice et à son fils, pour disséquer le corps parfait d'une victime bien morte à priori mais avec très peu de traces d'agression. Ça commence comme une enquête de police scientifique avant de bifurquer dans l'horreur, le gore et le surnaturel, The Jane Doe Identity, bancal sur la fin mais efficace.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.