"Eau argentée", l'indispensable témoignage
Eau argentée , c'est la traduction en français d'un prénom kurde, Simav. Et Simav est une jeune femme qui, pendant le siège de Homs, n'a cessé de filmer la faim, les massacres, les bombardements, les enfants aussi et les quelques moments d'innocence surgis du néant. Ces images, elle les a communiqué reguliérement à un cinéaste syrien exilé à Paris, Ossama Mohammed. Le film est donc fait de leur dialogue, de ces images et de toutes celles aussi postées sur internet par des dizaines d'anonymes. Cela donne un portrait fragmenté et fracturé d'une ville martyrisée et assiégée, et d'une revolution empechée et detournée avec à la fois l'horreur des tortures, des assassinats, des plus extrêmes violences, et la beauté des visages d'enfants dans une école qui, de temps en temps rouvre ses portes, ou la beauté encore du geste de résistance de cette jeune Kurde accrocheé à sa camera comme à une bouée de survie. Eau argentée est donc l'un des films à voir cette semaine parce que ces images, souvent insupportables, sont indispensables.
La séance de rattrapage
La parole est maintenant à Melvil Poupaud, le comédien sera mercredi prochain à l'affiche du premier film de Lucie Borleteau, Fidelio l'odyssée d'Alice, en attendant, il vous conseille de ne pas manquer un film sorti il y a maintennat un mois et demi et qui a reunit à ce jour plus de 213 000 spectateurs. Ce film c'est Respire : la chronique lycéenne de Mélanie Laurent sur les affres d'une amitié toxique.
Un coup d'oeil sur le programme des sorties mercredi prochain
Le film qu'il ne faudra pas manquer, ce n'est certainement pas la grosses production de la semaine, Exodus , vaste peplum dans lequel Ridley Scott noit ses personnages et l'histoire de Moïse sous un déluge d'effets visuels et dans l'obsession du spectaculaire à tout prix, mais Whiplash. Whiplash, c'est le film qui a raflé le Grand Prix et le Prix du Public au dernier Festival de Deauville comme il l'avait fait auparavant à Sundance. C'est un film sur un jeune batteur de jazz, construit comme un film de guerre, un film dans lequel la musique est physique et son apprentissage violent et douloureux, comme cela l'a été pour le jeune realisateur lui-même, Damien Chazelle.
Le box office
En réunissant près d'un million 800 000 spectateurs en une semaine, le Hobbit a évidemment pris la téte des opérations devant Paddington et Asterix .Parmi les nouveautés de la semaine, deux films se détachent nettement, avec deux très bons demarrages ce mercredi : près de 220 000 spectateurs en une journée pour Les pingouins de Madagascar et près de 118 000 pour La famille Bélier , ces parents sourds incarnés par Karin Viard et François Damiens, leur jeune adolescente chanteuse en herbe sur le depart, et les rengaines de Michel Sardou.
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