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La "République exemplaire" écornée

A deux pas de la Suisse comme ailleurs, l'affaire Cahuzac fait des ravages. Décevant les électeurs de gauche, assombrissant la promesse d'une "République exemplaire", elle inquiète aussi les élus des partis traditionnels. Ajoutée aux crispations sur le mariage homosexuel, ils redoutent une poussée des extrêmes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un changement
de climat. C'est ce que beaucoup d'électeurs de François Hollande mettent au
crédit du Président de la République un an après son élection. "J'ai
l'impression qu'on me parle comme si j'étais intelligente
", apprécie Sandrine
Deschamps, directrice de la mission locale du quartier du Perrier. Elle n'avait
"pas supporté " la politique et la façon de s'exprimer du précédent locataire de
l'Elysée. "Je sais que François Hollande n'est pas raciste", ajoute Myriam,
jeune mère de famille dont les parents sont algériens. "Quand il y avait
Sarkozy, on se sentait gravement menacé
".

Mais une page
qui se tourne ne suffit pas à susciter une adhésion. Surtout quand la page
suivante est moralement entachée. L'affaire Cahuzac, "ce serait décevant de tout
parti, mais ça l'est surtout de la part du parti socialiste
" déplore une
conseillère emploi de la mission locale, elle aussi électrice de gauche.
Electeur de droite, Didier Blanc, gestionnaire de patrimoine, semble plus
indulgent envers l'ancien ministre du Budget. "La seule erreur qu'il ait faite,
c'est d'accepter le poste. Pour le reste, il a essayé de faire de l'optimisation
fiscale
".

Du côté des
élus, on redoute le contre-coup de cette affaire. "Une brebis égarée qui
cache la forêt des gens honnêtes
", plaide le maire PS Christian
Dupessey. Il publiera son patrimoine si la loi l'y oblige, mais il n'est "pas
convaincu que tout cela doive être étalé sur la place publique
". Conseiller
municipal UMP, François Vigny regrette aussi le "voyeurisme " que veut désormais
imposer l'Elysée aux élus. Ajouté aux crispations autour du mariage homosexuel,
il voit une République "pas du tout apaisée " et des français "qui vont vers les
extrèmes
". "On a rejeté le système Sarkozy, constate-t-il, aujourd'hui on
rejette le système Hollande, les Français sont totalement
déboussolés
."  

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