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Zoo de Vincennes : la difficile mission de conservation des animaux

Au-delà de la présentation au public d'animaux exotiques, les parcs zoologiques participent à des programmes d'élevage et de réintroduction des animaux dans leur milieu naturel. Le Graal pour un parc comme celui de Vincennes, qui rouvre ses portes samedi, serait de permettre la réintroduction de lamantins.
Article rédigé par franceinfo
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Le lamantin est une espèce vulnérable selon l'Union internationale pour la conservation de la nature. Il ne supporte pas de grandes différences de température de l'eau et c'est pour ça que la mer des Caraïbes est l'un de ses terrains de jeu préféré.

"Il est fort possible que les premiers nés à Vincennes fassent partie d'un programme de réintroduction des lamantins dans le parc naturel de Guadeloupe ", se félicite Alexis Lécu, le vétérinaire en chef de Vincennes. Il a fallu beaucoup d'efforts et d'investissement pour accueillir Tinus, le lamantin de la grande serre du zoo, mais l'équipe pense qu'il y a un beau projet derrière.

Conservation d'espèces ?

Les vautours fauves ou les chevaux de Przewalski sont des exemples connus d'espèces qui n'existaient pratiquement plus que dans des zoos et qui ont été réintroduites dans la nature. Mais ces cas sont très rares. "Les zoos ne conservent pas des espèces mais collectionnent des individus ", tempère Jean-Claude Nouets, de la fondation Droit animal, éthique et sciences.

Depuis les années 80, les zoos se sont regroupés en association et gèrent des programmes d'élevage. "Il ne suffit pas d'envoyer un mail pour dire 'je veux un lamantin'. Il y a toute une série de conditions à remplir pour pouvoir gérer l'individu et encore plus pour le faire se reproduire ", explique Alexis Lécu.

Diversité génétique

Ces programmes doivent veiller à la diversité génétique de l'espèce. Il faut éviter trop de consanguinité entre les individus lorsqu'ils se reproduisent, sinon cela altère l'espèce. C'est pour cette raison que le zoo de Copenhague a décidé récemment d'euthanasier un girafon et quatre lions. "Chacun a son interprétation de la diversité génétique " reconnaît Alexis Lécu, qui ne veut pas critiquer les choix de son homologue danois.

"Le risque, c'est d'échouer dans notre mission scientifique. C'est plus facile à dire qu'à faire parfois. Les girafes, il y en a 700 en captivité alors que les lamantins c'est seulement une vingtaine ", poursuit-il.  Si l'idée des zoos est de conserver une arche de Noé de la biodiversité pour un jour la remettre dans la nature, il ne faut pas changer les espèces de cette biodiversité.

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