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Cold cases, la science face au crime (2/8) : "La profileuse qui a fait avouer le tueur en série Jacques Rançon"

Le "tueur de la gare de Perpignan" a été confondu par son ADN en 2014 pour deux meurtres suivis d’horribles mutilations, survenus en 1997 et 1998. Mais en 2019, il se retrouve confronté à Marie-Laure Brunel Dupin, profileuse de la gendarmerie, qui réussit à faire le lien avec un meurtre plus ancien, survenu aux alentours d'Amiens, une affaire non résolue datant de 1986.
Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le tueur en série Jacques Rançon, dit le "tueur de la gare de Perpignan". (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

C'est l'histoire d'une course contre la montre. Elle commence quand le détenu Jacques Rançon, 60 ans à l'époque, est extrait de sa cellule pour une garde à vue qui va durer 48 heures. La profileuse Marie-Laure Brunel Dupin, experte en analyse comportementale, sait que pendant ce laps de temps elle doit surprendre le criminel avec des révélations auxquelles il ne s'attend pas. Il faut briser une façade particulièrement inébranlable et aller chercher les aveux.

À la suite du double meurtre de Perpignan, l'homme est incarcéré depuis cinq ans, pour une peine à perpétuité, et il est suspecté d'être lié à une autre affaire. Il ne s'en doute pas mais les nouveaux éléments concernent une troisième victime, Isabelle Mesnage, retrouvée morte à la lisière d'un bois près d'Amiens 33 ans auparavant. La profileuse est persuadée de l'implication du détenu  et, après une nuit agitée, elle espère le confondre.

"Il y a une pression énorme. C'est Jacques Rançon. Il a déjà avoué, il s'est déjà rétracté et ça, c'est connu de tous. C'est le moment où on va nous attendre, nous les spécialistes de l'audition des tueurs en série. On ne peut pas échouer."

Marie-Laure Brunel Dupin, profileuse de gendarmerie

à franceinfo

C'est derrière un écran que la profileuse guide l'interrogatoire à distance. Elle observe, analyse et parle à l'oreille des deux enquêteurs. L'entretien est tendu. L'homme impassible au regard glacé répète comme des ponctuations la phrase “ce n'est pas moi”. La fatigue et l'angoisse s'écrivent peu à peu sur le visage des spécialistes, mais ne semblent pas entamer celui du meurtrier.

À la 47e heure de la garde à vue, l'affaire ne paraît pas bien engagée. Il n'y a aucun début d'aveu. Avec son savoir-faire et ses techniques, Marie-Laure Brunel Dupin va pourtant marquer l'histoire de la criminologie en réussissant un tour de force dans les dernières minutes de la garde à vue, au bout de la septième et dernière audition.

Marie-Laure Brunel-Dupin est l'autrice du polar Avant que ça commence, co-écrit avec Valérie Péronnet.


"Cold cases : la science face au crime", un podcast original franceinfo du service police-justice de franceinfo, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.


Un récit de Gaële Joly
Réalisation : Vanessa Nadjar
Coordination : Pauline Pennanec'h 
Prise de son et vidéo : George Tho
Création sonore : Bruno Carpentier, Hervé Bouley 
Archives : Denis Forget 

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