Cet article date de plus d'un an.

Podcast
Cold cases, la science face au crime (6/8) : "L'affaire Élodie Kulik et l'ADN de parentèle"

Le 10 janvier 2002, Élodie Kulik, 24 ans, dîne dans un restaurant avec un ami avant de rentrer chez elle à Péronne dans la Somme. Sur la route, la jeune directrice d’agence bancaire est prise en chasse. On la retrouvera violée, étranglée et brûlée. Malgré un profil ADN recueilli sur la scène de crime et la voix désespérée d’Elodie aux pompiers où l’on entend ses deux ravisseurs, il faudra attendre plus de dix ans et l’idée de génie d’un enquêteur de la gendarmerie pour que le meurtre soit résolu, grâce à l’ADN de parentèle. Une première en France.
Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le meurtre d'Élodie Kulik a été résolu grâce à l’ADN de parentèle. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

"C'est vrai que l'enquête a été longue, mais dès le départ, on savait qu'on aboutirait à quelque chose à partir du moment où on avait un ADN nucléaire". C'est cette conviction inébranlable qui a maintenu en vie toutes ces années le papa d' Élodie Kulik, Jacky Kulik, 73 ans. Dans un livre L'Affaire Elodie Kulik ou le combat d'un père, écrit avec Catherine Siguret, il confie aujourd'hui ce combat. Il faudra attendre 2010, huit ans après le meurtre de sa fille, pour que l'affaire connaisse un rebondissement. Un homme providentiel entre dans le dossier, le colonel Emmanuel Pham-Hoai du service central de renseignement criminel de la gendarmerie (SCRC) de Pontoise.

Dans son bureau, l'enquêteur se plonge dans la littérature scientifique américaine. Il s'intéresse à la méthode de l'ADN de parentèle. Cette méthode a déjà permis de résoudre une affaire sordide, celle d'un violeur en série californien le "grim sleeper", dormeur lugubre en anglais, retrouvé grâce à l'ADN de son père. "Pour moi, c'était quelque chose qui se faisait déjà naturellement et je tombe des nues lorsque j'apprends que ça ne se fait pas", explique le Colonel Emmanuel Pham-Hoai.

Il faudra attendre encore un an pour que la chancellerie donne son feu vert à l'automne 2011. Après une semaine de travail à temps plein sur le fichier national des empreintes  génétiques, le super-algorithme donne ses résultats avec une liste de 526 personnes qui apparaît à l'écran. Un profil génétique se démarque des autres : celui du père du suspect. Pour l'enquêteur il n'y a pas de doute : Gregory Wiat, qui a 20 ans au moment des faits, est certainement le violeur d'Élodie Kulik.


"Cold cases : la science face au crime", un podcast original franceinfo du service police-justice de franceinfo, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.


Un récit de Gaële Joly

Réalisation : Vanessa Nadjar
Coordination : Pauline Pennanec'h 
Prise de son et vidéo : Fabien Gosset
Mixage : Jean-Raphaël Pont
Création sonore : Bruno Carpentier, Hervé Bouley 
Archives : Denis Forget 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.