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Donald Trump, le retour du complotisme à la Maison Blanche

Exaltée par ce nouveau mandat de Donald Trump, la sphère complotiste n’espère qu’une chose : que le futur président réforme en profondeur le pays et puisse vaincre "l'Etat profond" qui entrave sa politique. Une obsession tenace, partagée au sein même de la garde rapprochée du président.
Article rédigé par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Donald Trump a été réélu président des Etats-Unis, le 5 novembre 2024. (AFP / MAXIME BARDOU / RADIO FRANCE)

L'élection de Donald Trump marque non seulement une victoire républicaine, mais aussi, et surtout, une victoire éclatante du complotisme. Portée par des figures influentes telles que Steve Bannon, Michael Flynn et Alex Jones, cette mouvance se réjouit du retour de Trump et nourrit des ambitions de revanche inquiétantes. Quelles sont les implications de ce triomphe du complotisme pour l'avenir de la démocratie américaine et au-delà ?

Dès le soir de l'élection, le ton est donné par Steve Bannon, figure emblématique du trumpisme, qui promet un châtiment sans pitié aux "ennemis de l'intérieur". Cette rhétorique violente, qui fait écho aux heures les plus sombres de l'histoire, s'inscrit dans un discours complotiste qui gangrène une partie de l'Amérique. L'idée d'un "Deep State", d'une cabale occulte qui manipulerait les institutions, est ainsi devenue un mythe fondateur de la mouvance trumpienne, alimentant un climat de peur et de suspicion.

La garde rapprochée de Donald Trump, un vivier de complotistes

La victoire de Donald Trump est aussi celle d'un écosystème médiatique alternatif, dominé par des podcasts et des émissions en ligne qui relaient sans relâche les théories du complot les plus folles. Des personnalités comme Joe Rogan, Steve Bannon et Tucker Carlson, qui cumulent des millions d'abonnés, contribuent à diffuser un discours anti-système, anti-science et profondément hostile aux institutions démocratiques. Leur influence, qui ne se limite pas aux États-Unis, représente une menace pour la démocratie à l'échelle mondiale.

L'arrivée au pouvoir de Donald Trump s'accompagne d'une inquiétante normalisation du complotisme. Rudy Reichstadt souligne ainsi que l'on peut désormais être élu président des États-Unis non seulement malgré, mais aussi grâce aux fake news et aux théories du complot. Cette banalisation du mensonge et de la manipulation représente un danger majeur pour la cohésion sociale et la stabilité politique. Tristan Mendès France s'inquiète, quant à lui, de la possible émergence d'un nouveau mouvement complotiste, encore plus radical que le mouvement QAnon, qui pourrait naître de ce second mandat. La jubilation de la complosphère, l'exaltation de ses figures de proue et la violence verbale qui caractérise leurs discours laissent craindre le pire pour l'avenir.


"Donald Trump, le retour du complotisme à la Maison Blanche", c'est le 76e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

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