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La communauté LGBT+, cible privilégiée des complotistes

De l'extrême droite aux sphères antivax, découvrez comment la communauté LGBT est diabolisée et transformée en bouc émissaire par des acteurs du monde entier. "LGBTisme", "pédopiégeage", "agenda mondialiste"... Complorama décrypte les mécanismes d'une dangereuse panique morale.
Article rédigé par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La communauté LGBT+, cible privilégiée des complotistes. (CHLOE AKAM / GETTY IMAGES / RADIO FRANCE)

L'homosexualité serait-elle un complot orchestré par des forces obscures pour détruire la civilisation ? Des figures comme Dieudonné, Alain Soral et Christine Boutin accusent la communauté LGBT de vouloir imposer un "agenda" dangereux, menaçant nos enfants et nos valeurs. 

Cette rhétorique s'inscrit dans un courant complotiste plus large qui voit l'homosexualité non comme une orientation sexuelle, mais comme une idéologie dangereuse, un "LGBTisme" orchestré par des "forces occultes" telles que George Soros ou Klaus Schwab. La théorie du "pédopiégeage" LGBT est également évoquée, une théorie particulièrement inquiétante qui accuse la communauté LGBT de vouloir normaliser la pédophilie et de représenter un danger pour les enfants.

Un phénomène global et ses conséquences

De la Russie à l'Iran en passant par les États-Unis, la peur de l'autre et le rejet de la différence nourrissent une panique morale mondiale. Il existe un lien étroit et toxique entre la LGBT-phobie et le complotisme. En Russie, le mouvement LGBT est assimilé à un "terrorisme" et à une menace pour les valeurs traditionnelles. Des affiches électorales du parti de Vladimir Poutine dénoncent "l'homosexualisme" comme un danger pour la société. L'Iran est également cité comme exemple extrême, où l'homosexualité masculine est passible de la peine de mort. L'ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad, connu pour ses positions négationnistes, avait même affirmé qu'il n'y avait pas d'homosexualité en Iran. Aux États-Unis, Donald Trump a exploité la peur de "l'agenda LGBT" lors de sa campagne présidentielle, propageant des rumeurs et des discours transphobes.

Le complotisme anti-LGBT est analysé comme un phénomène global, s'adaptant à différents contextes culturels et pouvant être instrumentalisé par des acteurs étatiques ou non-étatiques. Tristan Mendès France et Rudy Reichstadt mettent en lumière les conséquences de ces discours, qui peuvent inciter à la haine, à la discrimination et à la violence. 

La communauté LGBT reste une cible privilégiée des complotistes, notamment en raison de la puissance de la rhétorique associant homosexualité et pédophilie. La lutte contre ce phénomène passe par la déconstruction des théories complotistes, la promotion d'une éducation inclusive et le respect de la diversité.

"La communauté LGBT+, cible privilégiée des complotistes", c'est le 78e épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférences et membre de l'observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. Un podcast à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.

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