Corée du Sud : des étudiantes sud-coréennes se rebellent contre la mixité dans les universités pour femmes
Tout a commencé la semaine dernière, lorsqu'une partie des universités pour femmes de Séoul a révélé la liste de leurs admissions pour le printemps. À la surprise de leurs étudiantes, des hommes sont inscrits dans un établissement jusqu'alors réservé aux femmes. La doyenne de l'université de Dongdeok, justifie ce virage vers une éducation mixte par le fait que la population coréenne diminue chaque année et que l'inscription d'hommes au sein de cette faculté permettrait de la faire survivre.
Une décision prise sans consultation
Les étudiantes sud-coréennes sont toutefois attachées à cette non-mixité, et assurent ne pas avoir été consultées pour cette décision qu'elles jugent importante. Depuis le lundi 11 novembre 2024, les étudiantes de Dongdeok, entre autres, ont bloqué et barricadé leur université en manifestant pour un retrait de ce changement de régime.
En Corée du Sud, ces universités féminines sont assez plébiscitées par les étudiantes, héritage de l'époque où les femmes n'avaient pas le droit à l'éducation, il y a maintenant une centaine d'années. Des missionnaires étrangers avaient ainsi créé ces établissements privés pour permettre aux Coréennes de s'élever dans la société. Depuis, les femmes ont accès à l'éducation, mais les universités pour femmes restent privilégiées, d'une part pour leur formation réputée, mais aussi parce que les étudiantes se disent plus à l'aise et plus en sécurité que dans des établissements mixtes, notamment face au harcèlement sexuel.
Une véritable guerre des sexes
Cette crise à l'université s'inscrit de manière plus large dans une véritable guerre des sexes au sein de la société sud-coréenne. Depuis quelques années maintenant, la Corée du Sud est véritablement divisée entre hommes et femmes. Très mauvais élève en matière d'égalité de genre, l'écart salarial y est le plus élevé des pays de l'OCDE, avec près de 31% de différence entre homme et femme pour un même poste.
Ces inégalités cristallisent les tensions qui se retrouvent aussi bien en entreprise que dans la politique. En Corée du Sud, deux tiers des hommes de moins de 30 ans se disent ouvertement antiféministes. Une situation qui semble poser de plus en plus de problèmes alors que femmes comme hommes ne semblent plus vouloir vivre ensemble.
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