Égypte : le paludisme officiellement éradiqué après un siècle d'efforts, annonce l'OMS

Le paludisme a été totalement éradiqué en Égypte, a annoncé dimanche l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a qualifié ce résultat de "véritablement historique".
Article rédigé par franceinfo - Édouard Dropsy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Aucun cas de paludisme, en dehors de ceux importés par des voyageurs, n’a été détecté depuis trois ans en Egypte. Photo d'illustration. (LEFEVRE / MAXPPP)

En Égypte, le paludisme a officiellement été éradiqué, a annoncé l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), dimanche 20 octobre 2024. Cette maladie sévissait depuis des millénaires. Le célèbre pharaon Toutankhamon, mort à l’âge de 19 ans, aurait succombé d’une maladie des os, doublée d’accès de paludisme, il y a près de 3 500 ans. C’est de cette façon que l’a annoncé Tedros Adhanom Ghebreyesus le directeur général de l’OMS en affirmant que "la maladie qui a frappé les pharaons appartient désormais à son histoire et non à son avenir". Comme toujours, l’histoire égyptienne sait frapper les esprits.

La réelle lutte contre le paludisme en Égypte remonte à plus d’un siècle, quand les autorités de l’époque ont notamment interdit la pratique de l’agriculture au bord des maisons. L’Égypte, dont le grenier à blé se situe dans le Delta, dans le nord du pays, est continuellement irrigué par le Nil et ses canaux. Cela entraîne une propagation des moustiques et donc du paludisme. Mais c’est particulièrement dans le Sud, à la frontière soudanaise, que cette maladie sévissait encore ces dernières décennies. Le dernier cas de transmission indigène, donc à l’intérieur du pays, remonte à 1998.

600 000 décès dans le monde, dont 95% en Afrique

Pour décréter la fin du paludisme en Égypte, le facteur déterminant a été de montrer qu’aucun cas, en dehors de ceux importés par des voyageurs qui ont séjourné dans des pays à forte prévalence de paludisme, n’a été détecté depuis trois ans, selon l’institution onusienne. Pour cela, une mission a été montée il y a deux mois. Après avoir croisé les données de laboratoires et s’être rendus dans le sud du pays, les experts en ont conclu que le paludisme n’avait plus lieu d’être en Egypte.

Deuxième facteur : la capacité du pays à pouvoir soigner les malades du paludisme et donc, par extension, d’avoir un système de santé à la hauteur des enjeux. Pour le docteur Nima Abid, représentant de l’OMS en Égypte, c’est un franc succès, fruit d’efforts permanents. "Cela n’a pas été un voyage de tout repos. Cela a pris un siècle de travail acharné par les gouvernements successifs et par les Égyptiens pour atteindre cela, rapporte-t-il. Bien sûr, le développement économique des années 70 a été déterminant pour réduire les cas de paludisme".

Si le paludisme n’est pas contagieux, il demeure un problème de santé publique. Chaque année, 600 000 personnes en meurent dans le monde, dont 95% sur le continent africain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.