Élections en Autriche : l'extrême droite en tête des sondages avec un chef très radical à sa tête

Les Autrichiens votent dimanche pour élire leurs députés et choisir un chancelier. Le parti d’extrême droite fait la course en tête dans les sondages. À sa tête, Herbert Kickl, qui rêve d'une "Autriche forteresse".
Article rédigé par franceinfo - Isaure Hiace
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le chef du parti d'extrême droite Herbert Kickl (à droite) face au chancelier et chef du parti conservateur ÖVP Karl Nehammer, lors du débat télévisé pré-électoral le 23 septembre 2024. (JOE KLAMAR / AFP)

À deux jours des législatives prévues dimanche 29 septembre 2024, le parti d’extrême droite autrichien du FPÖ fait la course en tête dans les sondages, crédité de 27% des voix. Et ce n’est pas une surprise. Les élections de ces derniers mois, qu’elles soient locales ou européennes, ont confirmé que le FPÖ était bel et bien de retour à son plus haut niveau, totalement remis du scandale de corruption de "l’Ibizagate" qui l’avait affaibli en 2019, lors des dernières législatives.

Un chef anti-vaccin et pro-russe

Mais, s’il y a un air de déjà-vu en Autriche, il est trompeur, car le FPÖ d’Herbert Kickl, qui en a pris la tête en 2021, a une stratégie différente de celle des années passées. Personnalité clivante, Herbert Kickl s’est imposé comme le numéro 1 durant la pandémie de coronavirus. Pendant cette période, il s'est fait le porte-voix des anti-vaccins, mouvement qui a été important en Autriche.

Depuis, il assume un discours radical, tant sur le fond que sur la forme, loin d’une stratégie de dédiabolisation, comme le fait le RN en France. Il use de termes qui sont des références à peine voilées au langage national-socialiste, assume des positions pro-russes, parle d’une "orbanisation" de l’Autriche et défend des positions toujours plus extrêmes en matière d’immigration, ne cessant de répéter qu’il veut une "Autriche forteresse".

Mais les conservateurs de l'ÖVP ne sont pas loin derrière le FPÖ. Ces derniers jours, l’écart s’est même resserré. Mené par l’actuel chancelier Karl Nehammer, le parti conservateur est aujourd’hui crédité de 25% des intentions de vote, devant les sociaux-démocrates du SPÖ à 21%. La campagne des législatives a été perturbée par la tempête Boris qui a durement touché l’Autriche. Et le FPÖ qui n’a de cesse de parler "d’hystérie climatique" a peut-être perdu ici quelques électeurs. Il est donc envisageable que les conservateurs arrivent en tête dimanche, devant le FPÖ, ce qui serait une surprise.

Coalition incertaine

Quant à une accession de l’extrême droite au pouvoir, tout dépendra justement des conservateurs. Ces derniers ont déjà gouverné deux fois avec l’extrême droite ces dernières années. Le chancelier Karl Nehammer n’a pas exclu de discuter avec l’extrême droite, mais a en revanche exclu de négocier avec Herbert Kickl lui-même, justement en raison de sa radicalité.

L’hypothèse d’une nouvelle coalition entre l’extrême droite et les conservateurs reste donc possible. Mais ces derniers pourraient également choisir de s’allier avec les sociaux-démocrates et éventuellement le petit parti libéral Neos. Bref, si l’extrême droite a de bonnes chances d’arriver en tête du scrutin, rien n’est sûr quant à une possible participation gouvernementale.

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