Crimes à bronzer : "1974" de David Peace
1974, Noël approche. Loin des superbes paysages du Yorkshire, le roman sans héros de David Peace démarre du côté de Leeds par l’enlèvement d’une fillette. Le dispositif policier et médiatique se met alors en place. Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l'école. Au fond de la salle où se tient la conférence de presse de la police, un jeune journaliste aux dents longues, Edward Dunford, est bien décidé à coiffer tout le monde sur le poteau.
Le cadavre de la petite fille sera bientôt retrouvé dans une tranchée de chantier. Ambitieux et sans empathie, le jeune Edward Dunford va finalement trouver un lien avec d'autres disparitions un volant de la vieille voiture de son père. Sauf qu’il se jette à corps perdu dans un monde de magouilles, de violences, d’alcool, de solitude crasse. Et si au départ, il chasse le scoop sans empathie, sa découverte sera bien différente, un monde où l’on croise entrepreneurs achetés, élus ripoux et policiers corrompus. Et si "1974", premier volume d’une tétralogie que David Peace a consacré au Yorkshire, s’avance comme une claque immense, un choc, un véritable requiem, le style pourrait en rebuter plus d’un. Acérée, hypnotique, violente, entre hallucinations et cauchemars bien réels, cette plume unique transperce les cœurs par sa justesse, son réalisme sans fard. “1974” de David Peace est disponible chez Rivages.
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