Changement climatique : l'Italie en première ligne

Selon un bilan de la principale association écologiste italienne, il y a eu en 2024 quasiment un événement climatique extrême par jour dans la péninsule.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Evacuations dans le village inondé de Traversara, en Emilie Romagne (Italie), le 19 septembre 2024 (FEDERICO SCOPPA / AFP)

L’Italie est bien placée pour mesurer les effets du changement climatique : 351 événements extrêmes (inondations, pluies intenses, tempêtes de grêle, épisodes de sécheresse prolongée) en 2024, selon le compte qu’a fait l'association écologiste Legambiente. Au-delà du chiffre, ce qui compte c’est l’évolution sur le long terme. Si le nombre est en léger recul par rapport à 2023, marquée par les inondations monstres en Emilie Romagne, en dix ans le nombre de ces événements a presque été multiplié par six, selon l’association. 

Ce qui augmente le plus, ce sont les épisodes de sécheresse et d’inondations. Et ce que décrit le rapport, c’est un pays coupé en deux. Au nord, beaucoup trop d’eau par moments, au sud, un manque cruel, en Sicile en particulier qui a vécu une terrible année de sécheresse. Un peu moins d’événements climatiques extrêmes au centre, Rome mis à part.  

L'été 2024 a été le troisième plus chaud jamais enregistré en Italie, après ceux de 2023 et 2022, presque deux degrés de plus que la moyenne depuis le début des années 90. Chaleur aussi en montagne : pour atteindre le "zéro thermique" (l’altitude à laquelle il faut grimper pour que la température passe à zéro), il fallait monter cette année à plus de 5 200 mètres dans le Piémont, lors du jour le plus chaud.  

Une "extrêmisation" du climat en Italie 

Le pays est victime d’un "effet punching ball", explique un climatologue. Auparavant, l’air circulait d’ouest en est, désormais, c’est un axe sud-nord. Du sud arrivent des anticyclones africains très chauds qui apportent la sécheresse, et quand ils redescendent ils entrent en contact avec des courants d'air froid. Ce contraste provoque des pluies torrentielles.  

Parmi les mesures d’adaptation prise, une nouvelle loi sur les assurances. Car tout cela a évidemment un coût. Celui des inondations en Emilie Romagne en 2023 est estimé entre huit et dix milliards d'euros. On estime que seulement 5% des entreprises sont couvertes contre ce type de risque. À partir de cette année 2025, ce sera obligatoire.  

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