Inondations en Espagne : la catastrophe de cette semaine interroge nos comportements et nos systèmes de prévention
Le bilan vendredi 1er novembre des inondations historiques de cette semaine dans le sud-est de l'Espagne est toujours provisoire. Il atteint 158 morts et les recherches se poursuivent pour retrouver des dizaines de personnes disparues alors que L'Agence météorologique espagnole (Aemet) lance de nouvelles alertes.
Les questions sont nombreuses, notamment sur les systèmes d’alerte. Si les prédictions étaient bonnes avec une alerte rouge des services météo dès mardi matin, la prévention a manifestement été inefficace, avec des gens qui passaient une après-midi normale, sans prendre conscience des risques d’un phénomène de goutte froide, classique dans la région en cette période de l’année, et des messages d’urgence envoyés sur les téléphones tardivement.
La prévention mais aussi les comportements en question
Pourquoi ne pas avoir donné plus tôt la consigne de rester chez soi ? La question est immédiate et quasi unanime chez les habitants des zones sinistrées de la banlieue de Valence, 3e ville d’Espagne. Résultat, parmi les victimes, nombre d’automobilistes ont été pris au piège de la montée des eaux parce qu’ils étaient allés faire des courses ou qu’ils rentraient du travail, malgré les alertes. D’ailleurs le gouvernement régional n’avait pas suspendu les activités scolaires ou professionnelles. Les régions sont très autonomes en Espagne. Et la fluidité de la coopération avec le gouvernement central sera sans doute questionnée une fois le deuil passé.
Mais la prévention n’est pas la seule piste à creuser. Pour qu’une alerte fonctionne, encore faut-il qu’elle soit prise au sérieux et suivie de comportements adaptés. Ça nécessite un travail de pédagogie, d’éducation. Une culture du risque et de la nouvelle réalité des phénomènes climatiques, qui pêche, du côté des autorités comme de la population. Nombre de victimes ont pensé pouvoir sauver leur voiture malgré la crue. Au delà du débat sur la responsabilité du changement climatique dans le drame de cette semaine, il y a l’impérieuse nécessité de prendre en compte le dérèglement dans la manière dont il peut accentuer la virulence de phénomènes connus, et dont il nous impose de revoir nos façons de fonctionner, de nous organiser et de penser nos constructions et nos aménagements.
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