Israël soupçonne l’Iran d’utiliser des gangs pour nuire à ses intérêts en Suède

Israël dénonce l'infiltration du régime de Téhéran en Suède. Une société et l’ambassade d’Israël ont été menacées à plusieurs reprises entre juin et octobre 2024. Si des suspects ont été arrêtés, le Mossad et les services de renseignement Suédois y voient la main de l’Iran.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La police sécurise la zone proche de l'ambassade israélienne à Stockholm après une fusillade présumée le 1er octobre 2024. (ANDERS WIKLUND / TT NEWS AGENCY)

Le nom ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais la société Elbit est un maillon essentiel pour la sécurité d’Israël. Cette entreprise qui travaille pour la défense, à la pointe de l'industrie des drones, possède ses locaux à Göteborg en Suède. Il y a quelques jours, jeudi 10 octobre 2024, ces derniers ont été visés par des tirs, après un premier attentat survenu au mois de juin. Une affaire parmi d’autres, puisque des tirs ont aussi eu lieu à proximité de l’ambassade d’Israël à Stockholm, le 1er octobre 2024.

Un complot iranien selon Israël

Immédiatement, le Mossad a accusé l’Iran. L’hypothèse est prise très au sérieux par les services de renseignement suédois. En mai 2024, ces derniers ont accusé le régime d’avoir recruté dans les gangs locaux pour atteindre les intérêts Israéliens, embrigadant parfois même des mineurs.

Devenu un vrai sujet de préoccupation en Suède, la guerre des gangs a déjà fait des dizaines de morts ces dernières années. Les groupes criminels recrutent des mineurs de plus en jeunes, certains suspects ne sont parfois âgés que de 13 ans. La police suédoise estime que plus de 14 000 personnes ont été enrôlées dans ces gangs.

Plusieurs organisations se disputent le trafic. Foxtrot fait partie des plus violentes. Dirigée par Rawa Majid, né en Iran de parents kurdes, il est en fuite depuis un an en Iran. D’après les renseignements israéliens ce dernier aurait été recruté sur place, placé sous la coupe du régime des mollahs.

Une stratégie de déstabilisation

Le régime utiliserait les gangs suédois comme des proxys, c’est-à-dire des alliés implantés dans d’autres pays. Une façon d’agir sans jamais apparaître. À une autre échelle, le Hezbollah ou les Houtis du Yémen sont officiellement considérés comme des proxys du régime iranien.

Dès le mois de mai 2024 l’Iran a pourtant dénoncé de "fausses informations" et le chargé d’affaires temporaire suédois a été convoqué par les autorités de Téhéran. Aujourd'hui, les relations entre la Suède et l’Iran sont mauvaises. Ce mois de juin 2024, Stockholm a ainsi été contraint d'effectuer un échange de prisonniers avec Téhéran, afin de récupérer deux ressortissants qui avaient été emprisonnés après des accusations d’espionnage.

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