Plans sociaux, hausse des coûts de l'énergie, baisse des exportations : l'économie allemande à la peine

L'Allemagne pourrait finir 2024 en récession, pour la deuxième année consécutive.
Article rédigé par franceinfo
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Manifestation d'employés de Volkswagen à l'appel du syndicat IG-Metall, à Wolfsburg (Allemagne) le 21 novembre 2024 (RONNY HARTMANN / AFP)

Autrefois locomotive de l’Europe, l’Allemagne est aujourd’hui à la traîne. Les indicateurs sont dans le rouge, avec des plans sociaux en cascade : 4 000 emplois supprimés chez l’équipementier automobile Bosch, 11 000 postes en moins chez le sidérurgiste Thyssenkrupp d’ici 2030... Mais le symbole de cette économie à la peine, c’est Volkswagen : le premier employeur du pays s’apprête à fermer deux sites, une première depuis sa création en 1937. L’industrie automobile est touchée de plein fouet, Ford vient d’ailleurs de s’ajouter à la liste des constructeurs en difficulté.

Il y a quelques mois, le chancelier Olaf Scholz promettait pourtant "une incroyable relance" de l’économie. Mais c’est la récession qui menace, pour la deuxième année consécutive. Les entreprises restent plombées par la baisse des commandes et les crises à répétition (Covid, guerre en Ukraine…) Elles sont privées désormais du gaz russe bon marché et les factures d’énergie s’envolent, ce qui pénalise fortement la sidérurgie et la chimie.

Conjoncture difficile aussi pour les exportations

Le si réputé "made in Germany" se vend moins bien, la demande recule : une bien mauvaise nouvelle pour l’Allemagne qui réalise la moitié de son PIB grâce au commerce mondial. La Chine devient aussi un concurrent de plus en plus féroce, sur le marché des voitures électriques surtout mais aussi dans d’autres domaines où l’Allemagne était leader, comme l’acier, la chimie et les machines-outils. 

Le retour prochain de Donald Trump à la Maison Blanche et les mesures protectionnistes à venir augmentent encore les inquiétudes : la future hausse des droits de douane pourrait coûter à l’Allemagne 180 milliards d’euros et, à terme, un point et demi de croissance. Les États-Unis sont le premier partenaire commercial de l'Allemagne, devant la Chine désormais : 10% des exportations allemandes partent aux États-Unis.

Une embellie en 2025 ?

Le gouvernement mise sur une reprise de la consommation et anticipe une croissance de 1,1%, mais d’autres experts, moins optimistes, évoquent une hausse du PIB de 0,4% seulement. Les leviers pour relancer la croissance ont été identifiés : il faut réduire la bureaucratie, baisser les prix de l’énergie, améliorer les infrastructures parfois obsolètes comme le rail, les connections haut débit, le réseau de téléphonie mobile…

La clé, c’est aussi d’attirer la main-d’œuvre qualifiée dont l’Allemagne a tant besoin. Berlin a signé des accords migratoires avec le Kenya, l’Inde et la Géorgie et promis de faciliter la délivrance des visas. L’an dernier, la pénurie de personnel a coûté aux entreprises allemandes 50 milliards d’euros.

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