Alba, Gabriel, Marie... le choix du prénom, objet de mode ou non, n'est jamais anodin
Deux fois par an, les prénoms sont les stars des médias. D’abord quand l’Insee publie sa liste des prénoms les plus donnés au cours de l'année précédente. Ensuite lors de la publication de L’Officiel des prénoms , mercredi 6 septembre, qui révèle quels seront les prénoms les plus donnés l’année prochaine, en se basant sur les évolutions des trois dernières années.
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Le palmarès 2024 : originalité et diversité
En 2024 Alba pourrait supplanter le trio de tête Jade, Louise et Ambre et prendre la première place du podium coté filles. Alba, un prénom court et qui fait référence à la nature puisqu’il signifie aube. Plus la planète se réchauffe plus la tendance est aux prénoms qui évoquent la nature, des prénoms "green friendly". Pour les garçons pas de grande surprise les classiques Gabriel, Léo et Raphaël trustent toujours les trois premières places.
À noter aussi la percée d’Alma qui fait son entrée dans le Top 20 et la montée en puissance d’Isaac qui pourrait se placer aux portes du TOP 10. Petite dégringolade en revanche attendue pour Chloé, Lina ou encore Sacha. En tout cas, comme tous les ans, il y aura de l’originalité et de la diversité. À l’inverse en 1900 une petite fille sur huit s’appelait Marie à la naissance.
De l'Antiquité à la Révolution : traditionnel ou politique
Dès les premières traces d’écriture on retrouve des inscriptions qui correspondent à des noms de personnes. On sait que les romains par exemple donnaient à leurs bébés des prénoms en fonction de la place dans la fratrie. On s’appelle alors Quintus ou Sextus.
Longtemps en France il n'est pas question de prénom, mais plutôt de nom de baptême. D’ailleurs jusqu'à la Révolution française, prénommer les enfants se fait lors de leur baptême, avec des prénoms piochés dans le calendrier des saints et des martyrs.
À la révolution c'est très différent. Les enfants portent des noms de révolutionnaires, on trouve même des petits Sans-Culotte. Ces prénoms ne sont pas du goût de Bonaparte qui adopte une loi pour obliger les parents à choisir le prénom de leurs enfants dans les calendriers. Une loi modifiée en 1966 mais que le candidat à la dernière élection présidentielle Éric Zemmour proposait de rétablir pour en finir avec les "Hapsatou" qui seraient, dit-il, "une insulte à la France".
Le prénom raconte beaucoup de la personne, de ses origines sociales, du lieu où elle est née, de l’époque dans laquelle elle vit. Il est à la fois un objet de mode, un enjeu politique et une source de discriminations. Certains le changent sur leur CV, d’autres le cachent pour trouver un logement.
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