Betty Robinson, la première femme championne olympique du 100 m

Elle est médaillée d'or au 100 m lors des Jeux de 1928, alors que les compétitions d'athlétisme étaient jusqu'ici réservées aux hommes. Cette championne américaine obstinée a surmonté de nombreux obstacles lors de sa carrière.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Elizabeth Robinson (au milieu), qui remporte la médaille d'or au 100 m, lors des Jeux olympiques de 1928, à Amsterdam, aux Pays-Bas. (ULLSTEIN BILD / GETTY IMAGES)

Elizabeth "Betty" Robinson est née à Riverdale dans l’Illinois, aux États-Unis, en 1911. Elle est la première championne olympique de l’histoire sur la distance reine du 100 mètres, mais surtout, c'est une femme au destin incroyable. Pour Betty, tout commence au lycée, alors qu'elle tente d’attraper un train sur un quai de gare, son professeur de biologie qui se trouve là remarque ses talents de sprinteuse. Il propose alors de la chronométrer à la course dans les couloirs du lycée. Elle est si rapide qu'elle obtient le droit de s’entraîner aux côtés des hommes dans l’équipe de sprint de son établissement.

En 1928, à l’âge de 16 ans seulement, elle participe à sa première compétition officielle et elle termine juste derrière Helen Kilkey, détentrice du record des États-Unis. Quelques mois plus tard, c’est la consécration, elle remporte la médaille d’or aux Jeux olympiques. C'est la première médaille attribuée à une femme dans cette discipline, parce qu’avant 1928, les compétitions d’athlétisme étaient réservées aux hommes.

Un terrible accident et... une autre médaille olympique !

Mais ce n’est que le début de l’histoire, car en 1931 Betty est victime d’un terrible crash aérien. Déclarée morte par les secours, on la transporte dans un coffre de voiture jusqu’à la morgue, mais le médecin légiste s’aperçoit qu’en fait, elle respire encore. S’ensuivent sept mois de coma, de nombreuses séquelles et une très longue rééducation.

Mais pas question d’abandonner la course. Si elle doit renoncer au sprint, il lui reste le relais pour lequel elle se qualifie aux Jeux de Berlin en 1936. Pour s’y rendre, elle finance le voyage avec ce qu'elle a d’économies, car la fédération américaine d’athlétisme, pas très progressiste, ne paie le déplacement qu’à la délégation masculine. Mais encore une fois, sa détermination paie, puisque le 9 août 1936 à 15h30, elle devient championne olympique pour la seconde fois. Rien d’étonnant au fond puisque, comme l’écrit le romancier Jean Dutour : "le destin lorsqu’il s’empare d’un homme, ne le lâche pas facilement", ce qui est aussi valable pour une femme.

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