Crise climatique : en Équateur, la diminution des espèces de papillons capturées inquiète les scientifiques
Dans la réserve de Cuyabeno dans la jungle équatorienne, une forêt où les arbres poussent au milieu des lagunes et où comme le raconte l’AFP, lundi 22 avril, une équipe de biologistes et de gardes forestiers accroche dans les branches des pièges pour capturer les papillons et les étudier. Ces bijoux ailés, œuvres d’art de la nature, sont peut-être les plus beaux des insectes. Pour les attirer les chercheurs de la réserve de Cuyabeno installent à l'intérieur de filets, des verres contenant des appâts de poisson ou de banane fermentée, des délices salés et sucrés auxquels il est bien difficile de résister. Et pourtant comme le constatent les scientifiques, non seulement le nombre d'espèces capturées en 10 ans a chuté de 10%, mais surtout les papillons sont de moins en moins nombreux en quantité à tomber dans leurs filets. Une diminution de 50% en 10 ans ! Une chute vertigineuse qui n’a rien à voir avec le goût des appâts de poisson ou de la banane fermentée, mais plutôt avec le changement climatique.
Une source d'informations très importante
Ce n’est pas pour rien qu’on surnomme les papillons les sentinelles du climat. Leurs fragiles ailes sont très sensibles au moindre changement de notre écosystème, et leur vie éphémère permet de comprendre à court terme l'extinction de bien d’autres espèces. Voilà pourquoi pour les scientifiques de Cuyabeno qui étudient les papillons, sans les écorcher, ils représentent une source d'informations précieuses pour mesurer les effets dévastateurs des modifications du climat. Le changement climatique qui après des centaines de millions d’années d’évolution menace les papillons. Malgré leurs ruses de camouflage ou de mimétisme sophistiquées, comme les motifs semblables à la fourrure des jaguars ou aux rayures des zèbres, ils ne peuvent rien faire.
Si c’est sur les épaules d’humains que tout repose aujourd’hui, les papillons ne baissent pas les ailes. De simples lépidoptères en sont capables, alors pourquoi les humains ne pourraient pas avoir le courage de la métamorphose, dont le poète mexicain Octavio Paz disait qu’elle était, comme une œuvre d’art, une possibilité permanente offerte à tous les hommes.
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