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Dans la peau de l'été : la prolifération des méduses

Tous les matins, Marie Dupin se glisse dans la peau de l’été, de ses symboles et de leur histoire.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 151 min
Une méduse au large de Cannes, dans la mer Méditerranée. (DYLAN MEIFFRET / MAXPPP)

L'Aurélie, la Cassiopée, la "cubo"... Les méduses, ces animaux mous de la famille des cnidaires, peuvent être petites, violettes, rosées ou transparentes. Leur nom est inspiré de l’une des trois Gorgones de la mythologie grecque. Cette divinité mortelle était capable de pétrifier celui qui osait la regarder en face, d'où le mot "méduser".

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Apparues sur Terre, il y a 600 millions d’années, elles sont constituées à 95 % d’eau. Elles se laissent flotter, ballotter par le ressac de la mer, et s'échouent parfois sur la plage. Mal-aimées des baigneurs à cause de leurs piqûres urticantes, elles sont adorées des scientifiques, car elles ont permis de faire de grandes découvertes, notamment sur le mécanisme du choc anaphylactique au début du XXe siècle. Cette découverte a d'ailleurs été récompensée par un prix Nobel en 1913. 

Les méduses sont de plus en plus nombreuses, à tel point que les experts du GIEC ont estimé en 2019 qu'elles pourraient provoquer une véritable gélification des océans d’ici quelques années. D'après eux, la surpêche causerait la disparition des thons et des tortues, les principaux prédateurs des méduses. Cela serait aussi possible, car elles ont la capacité de vivre dans des eaux très polluées, elles se nourrissent de plancton qui prolifère avec le réchauffement de l'eau, sachant qu'elles peuvent tout aussi bien se nourrir de barquettes en polystyrène.

Malgré leur absence de neurones, elles prolifèrent tranquillement dans la baie de Toulon comme sur la côte atlantique. Elles comptent parmi les premiers habitants de la Terre, et c'est peut-être aussi l’une des seules espèces à l’abri de toute menace d’extinction. Elle tire profit, comme l’écrit le psychanalyste Jacques André, des "pulsions d’agression et d’auto anéantissement" de l'humanité. 

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