George Eyser, le premier sportif à concourir aux Jeux olympiques avec une prothèse

En 1904, ce gymnaste amércain unijambiste, équipé d'une jambe de bois, est le premier à participer à des Jeux avec une prothèse. Il raffle alors six médailles et ouvre la voie à d'autres sportifs.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'épreuve de sprint du 100 m, le 13 juin, durant le Handisport Open de Paris 2024. (UGO PADOVANI / HANS LUCAS /AFP)

George Eyser est né le 30 août 1870 à Kiel en Allemagne. Il immigre aux États-Unis avec ses parents à l'âge de 14 ans, dans le Missouri, où il trouve un travail de comptable. Mais tous les soirs en sortant du bureau il s'adonne à sa passion : la gymnastique. Sa particularité ? Il a perdu la majeure partie de sa jambe gauche, sans doute écrasée par un train, sans doute dans son enfance, même si personne ne sait exactement quand ni comment les choses se sont passées. Les circonstances restent encore aujourd'hui entourées de mystère. Un drame qui ne l'empêche pas d'exceller en gymnastique au sein de son club, le Concordia turnverein, qui existe encore aujourd’hui.

Et c'est avec ce club qu'il participe aux Jeux olympiques de 1904 à Saint-Louis, avec sa prothèse de jambe en bois attachée au-dessus du genou, il ne part pas favori. Et pourtant, George Eyser l’unijambiste remporte en l’espace d’une seule journée trois médailles d’or : en barres parallèles, en corde lisse et en cheval-sautoir. De l'or, mais aussi de l'argent et du bronze, six médailles au total. Les mauvaises langues affirment alors qu'il ne s'impose que grâce au faible niveau de ses concurrents. Mais il les fait mentir en remportant de nouveau des compétitions internationales en 1908 et 1909.

Natalie du Toit qualifiée en 2008 parmi les "valides"

Ensuite, son histoire redevient floue, et il disparaît à seulement 48 ans. Là encore, les circonstances de sa mort restent entourées de mystère. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'en tant que premier sportif à avoir participé aux Jeux olympiques avec une prothèse, il a ouvert la voie à d’autres athlètes, comme la Sud-Africaine Natalie du Toit, elle aussi amputée de la jambe gauche, qualifiée en 2008 parmi les "valides" à Pékin. Un "exploit" pas si extra-ordinaire puisque, comme le dit à propos d’elle-même une autre athlète, la Néerlandaise Marlou Van Rhijn : "Je ne me suis jamais sentie spéciale de ne pas avoir de jambes. La seule chose qui me rend extraordinaire, c’est que je cours vite".  

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