Malgré une pétition pour s'opposer à son abattage, le sapin de la cité du Vatican va bien illuminer la Place Saint-Pierre
Le sapin de Noël du Vatican est arrivé, jeudi 21 novembre, pour illuminer la place Saint-Pierre juste devant la basilique. Il y a un peu moins d’une semaine, il était encore les épines à l’air, l’écorce comme un cocon, les racines libres d’explorer les terres de la vallée de Ledro à l’extrême nord de l’Italie. Mais voilà cette année, c’est sur lui qu’est tombé le mauvais sort. C’est ce sapin que le jardinier du Vatican, avec son œil expert, a choisi, parmi dix autres sapins sélectionnés, pour orner la place Saint-Pierre du Vatican à l’occasion des fêtes de Noël. Il faut dire qu'il est assez canon, avec ses près de 30 mètres de haut. Pourtant, pendant quelques jours, ce sapin a cru pouvoir échapper aux tronçonneuses mandatées pour lui enlever la vie. En effet, des défenseurs de l’environnement et des habitants locaux avaient mis en ligne une pétition pour appeler le pape François, qui s’est à plusieurs reprises prononcé pour la défense de l’environnement, à sauver sa peau.
Cette pétition dénonçait, "un sacrifice inutile, reflet d’une pratique purement consumériste". Elle avait recueilli plus de 50 000 signatures. Pas suffisant pour convaincre le pape de changer d’avis. Du coup, il y a quelques jours, dans le plus grand secret, avant que le soleil ne se lève, le maire de la ville de Ledro a fait procéder à l'abattage de ce sapin, qui a dû dire adieu aux somptueuses montagnes du Tyrol.
Alerter sur le sort des sapins de Noël
Le sapin du Vatican sera inauguré, en même temps que la crèche, samedi 7 décembre. En réponse aux militants écologistes, le Vatican assure que ce sapin était destiné à être coupé pour "la bonne exploitation de la forêt". Les associations alertent aussi à travers leur pétition sur le sort de tous les sapins bien moins célèbres, qui se retrouvent chaque année vendus sur leur petite bûche de bois, engoncés dans un filet, pour être finalement abandonnés quelques semaines plus tard, sur un bord de trottoir. En France, chaque année à cette période plus de cinq millions de sapins connaissent le même sort. Quelque 20% d’entre eux ont été produits, dans des conditions assez discutables, à l’étranger, puis transportés jusqu’ici.
Pour ce sapin comme pour les autres, une question se pose aussi. Est-il préférable ou non d’illuminer la cité vaticane, et de faire un peu partout briller les yeux des petits et des grands, plutôt que de finir transformé en table basse chez Ikea ? Que choisiriez-vous, comme fin de vie ? Moi, vous voyez je rêve d’un monde où l’on n’aurait plus à choisir. Je l’ai même mis tout en haut de ma liste au père Noël.
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