Manger des "céréales au dîner" : le conseil du patron de Kellogg's pour lutter contre l'inflation provoque la colère des internautes
Le PDG de Kellogg’s est très critiqué après ses déclarations, mercredi 21 février sur la chaîne américaine CNBC. Gary Pilnick pense en effet avoir trouvé la solution aux problèmes d’inflation et de pouvoir d’achat - pour ne pas dire de pauvreté - qui minent les consommateurs en Europe comme aux États-Unis. Ils n’ont qu’à manger "des corn flakes au dîner" a très sérieusement déclaré le patron du géant américain des Corn-Flakes.
Le multimillionnaire s'est immédiatement attiré les foudres des internautes, certains le comparant à Marie Antoinette invitant les paysans qui manquaient de pain à "manger de la brioche". Sauf que Marie-Antoinette en réalité n’a jamais dit ça. Cette déclaration relève de la légende populaire.
La flambée du prix des céréales
Le PDG de Kellogg’s, lui, a osé. La déclaration de Gary Pillnick passe d’autant plus mal que le prix des céréales a augmenté de 28% depuis janvier 2020. On peut donc légitimement douter que la boîte de corn flakes représente la meilleure solution pour sortir de la misère ceux qui n’ont plus de blé.
Rappelons au passage l’origine des corn flakes, inventées au XIXe siècle par le Dr John Harvey Kellogg. Ce dernier avait développé une théorie saugrenue selon laquelle il y aurait un lien entre corruption morale et nourriture. Il avait donc inventé les corn flakes pour aider ses patients à lutter contre leurs pulsions sexuelles particulièrement les plaisirs solitaires…
Alors évidemment on n’ira pas jusqu’à dire que manger des céréales au dîner pourrait nuire au réarmement démographique de la France, mais il est en tout cas peu probable que cela règle les problèmes de pouvoir d’achat. D’ailleurs on peut se demander si Gary Pilnick lui-même donne des céréales à ses enfants pour le dîner, alors que son salaire annuel dépasse les cinq millions de dollars.
Si Marie-Antoinette n’a jamais parlé de brioche, cette déclaration du patron de Kellogg’s pourrait bien faire date dans l’histoire. Comme une allégorie de ce que Romain Gary appelait dans son roman Chien blanc la "société de provocation". C’est-à-dire "une société où l’exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire, tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels".
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