Pando, une forêt constituée d’un seul arbre, l'un des plus vieux êtres vivants sur Terre

C'est le plus grand organisme vivant du monde et l'un des plus vieux, selon une récente étude. Pando se trouve dans l'Utah, aux États-Unis et est constitué d'une seule et même racine. Il a connu les mammouths et survécu à des périodes glaciaires.
Article rédigé par Marie Dupin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Pando, une colonie de 47 000 peupliers faux-trembles reliés par leurs racines et couvrant 43 hectares, dans l’Utah aux États-Unis, en octobre 2023. (GEORGE ROSE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

"Pando" signifie en latin "je m’étends" ou "je me répands". Imaginez une immense forêt de 47 000 peupliers sur 43 hectares dans l’Utah aux États-Unis. Mais il ne faut pas se fier aux apparences, en réalité, ce n'est pas une forêt, mais bien un seul et même organisme interconnecté : 47 000 tiges de peupliers reliées par une seule et même racine. Une très vieille racine puisque, selon une analyse ADN issue d’une étude scientifique récente, Pando aurait entre 16 000 et 81 000 ans.

Concrètement, cette étude démontre que Pando était déjà présent dans ces plaines américaines, lorsqu’elles étaient parcourues par les mammouths laineux et les chats à dents de sabre, avant que les singes nus n’y mettent les pieds. Né d’une seule toute petite graine, Pando s'est lentement, mais sûrement, étendu, et est aujourd’hui l’un des êtres vivants les plus anciens de la planète. Peut-être même le plus ancien.

Un être vivant triploïde, qui se clone lui-même

C'est également l'un des êtres vivants les plus fascinants. Comme le dit si bien l’un des chercheurs qui a étudié son ADN, "il est un peu choquant que Pando n’ai jusqu’à présent suscité que si peu d’intérêts étant donné à quel point il est cool". Pourquoi cool ? Parce qu'il est un être vivant triploïde. C’est-à-dire que ses cellules ne contiennent pas deux copies de ses chromosomes, mais trois. Techniquement, cela signifie qu'il ne peut pas se reproduire en mélangeant son ADN avec celui d’autres arbres. Alors à la place, il crée des clones de lui-même, dans un mouvement constant, laissant des mutations génétiques apparaître surtout sur ses feuilles, comme s'il évoluait de manière à protéger son noyau, ses racines, sans doute l’un des secrets de sa longévité.

D’ailleurs en matière de longévité, il aurait sans doute beaucoup de choses à nous apprendre. Qu’il s’agisse des liens profonds qui soutiennent la vie à travers les époques, ou du pouvoir de la lenteur. Car Pando avec ses racines qui s’écoulent sous la terre, dans le sol, comme une rivière au ralenti, a survécu à des périodes glaciaires, à des sécheresses, à des incendies, tout son être s'étendant sur des millénaires passés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.