Pigcasso, un cochon qui peignait des tableaux, est mort

C'est un cochon nommé Pigcasso, dont on a appris la mort cette semaine : "Pig" pour cochon et "casso" en référence au célèbre peintre. Pigcasso fut le premier cochon, ou plutôt la première truie artiste, connue pour ses talents d’artiste peintre. Et tout commence en 2016 lorsque Joanne Lefson, une artiste sud-africaine qui vient d’ouvrir un refuge pour animaux, la sauve de l’abattoir auquel elle était destinée. Elle remarque alors que dans la porcherie, Pigcasso détruit absolument tout, sauf les pinceaux… Pinceaux qu’elle va lui apprendre à manier en les glissant dans son museau.

Des toiles à plus de 20 000 euros

Et voilà comment, avec l’aide de Joanne qui déplaçait la toile et positionnait les pots de peinture pour équilibrer et former la composition, elle se met à créer des œuvres d’art, qu'elle signe toujours en trempant le bout de son groin dans l’encre de betterave. Tout ça peut ne pas paraître très sérieux, mais Pigcasso fut tout de même le premier artiste non-humain à avoir exposé ses toiles, plus de 400 œuvres, en Afrique du Sud, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne, au Royaume-Uni, et même en Chine.

On dit même qu'elle est devenue millionnaire. En tout cas, millionnaire en rand, la monnaie sud-africaine. Certaines des toiles de Pigcasso se sont vendues plus de 20 000 euros, c’est-à-dire plus que le précédent record pour une œuvre d’art animale, un tableau peint par un chimpanzé en 2005. D’ailleurs, en parlant de chimpanzé, la célèbre primatologue Jane Goodall était venue voir Pigcasso dans sa ferme en Afrique du Sud. Un honneur. À 90 ans, cette infatigable militante de la cause animale était d’ailleurs, lors de son passage, bien plus en forme que la truie, qui boitait déjà à seulement 8 ans, à cause d’une colonne vertébrale calcifiée et d’une polyarthrite rhumatoïde héritées de ses conditions de vie dans un élevage industriel. Reste à savoir qui, maintenant que Pigcasso a rejoint Pablo et son caractère de cochon au ciel, reprendra ses pinceaux, et son credo : moins de viande, plus d’art !