Florian Grengbon, médaillé de bronze par équipe en cyclisme sur piste à Tokyo : "le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines est l'un des plus beaux vélodromes du monde"

Florian Grengbo fait partie de la génération 2000. C'est une génération qui aura donc 24 ans pour les Jeux de Paris. Médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo en vitesse par équipe, et vice champion du monde également par équipe en 2021. Il est l'invité de Théo Curin cette semaine. 

Théo Curin : Florian, tu as déjà un sacré palmarès déjà pour quelqu'un de presque 23 ans ?

Florian Grengbo : Pour mes premières compétitions internationales chez les grands, c'est vrai que c'est des bons résultats. Mais bon, on n'a toujours pas concrétisé, il y a encore du travail pour décrocher la plus belle médaille du monde, la médaille d'or, le maillot arc-en-ciel pour les championnats du monde, et la médaille d'or pour les Jeux olympiques.

Les Jeux de Paris arrivent très rapidement, dans un an, on y sera. Est-ce que tu commences un peu à avoir peur ou au contraire, tu dis heureusement que ça arrive vite, parce que là, je ne peux plus attendre ? 

Y a un peu des deux, ça arrive très vite parce que, avec l'Olympiade de Tokyo en 2021, ça ne fait que trois ans. D'un autre côté, je vais dire pourquoi je fais du sport de haut niveau, pourquoi je fais du cyclisme sur piste, tout simplement pour les Jeux de Paris, donc j'ai envie de dire : enfin !

Comment tu imagines les choses, c'est quand même différent de faire les Jeux dans un lieu que tu connais bien, parce que tu t'entraînes ici en plus ? 

Ce seront littéralement les Jeux à la maison. Je repense aux championnats du monde qui ont eu lieu ici, en 2022, où il y a Mathilde Gros, qui a été sacrée championne du monde. C'est vrai que ça fait un sacré effet. Moi, j'étais blessé sur ce Mondial, je m'étais pété les ligaments croisés. Donc j'ai pu vivre ça de l'extérieur, maintenant, je ne demande qu'à le vivre de l'intérieur, et c'est vrai que ça va être autre chose. Je pense que partout en France, dans chaque village, chaque ville, ça va être les Jeux de Paris, ça va être fou, ça va transpirer les Jeux, de partout. J'ai hâte de voir ça.

C'est un avantage pour toi de pouvoir continuer à t'entraîner dans le site de compétitions ? 

C'est un avantage et un inconvénient, un avantage parce qu'on va connaître chaque latte par cœur, un inconvénient parce que c'est l'une des plus belles pistes du monde. Franchement, quand on rentre ici, on a l'impression d'être sur un circuit de Formule 1. On va sur les autres pistes, on dirait des circuits de karting. Le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines est l'un des plus beaux vélodromes du monde. Je crois que c'est l'une des plus hautes pistes dans le monde sur un format 250. La seule autre piste qui est plus grande, qui est plus haute, c'est celle de Moscou, mais qui est en 333 mètres, un autre forme encore. Mais celle-là oui, elle a un dessin qui est très particulier, un bois qui rend extrêmement bien. Elle est vraiment belle à voir.

Si on parle un peu plus d'un point de vue plus personnel, quand on parle de J.O, pour toi, c'est qui, c'est quoi les références des Jeux ?

Pour moi, ça se résume à quelques athlètes. On va dire Usain Bolt parce que je pense que dans le commun des mortels, on passe dans la rue, on demande les Jeux, ça vous fait penser à quoi ? 100 mètres, finale athlétisme, Usain Bolt, tout simplement. Et pour le sport français,Teddy Riner. Je pense qu'au-delà d'être un judoka, c'est le sportif français, il fait très bien raisonner cet esprit olympique.

Après, dans mon domaine, le cyclisme sur piste, c'est surtout comment j'ai découvert en fait le cyclisme sur piste : c'est en regardant les Jeux de Londres en 2012, et j'ai découvert Grégory Baugé. Je faisais déjà du vélo à cet âge-là, mais dans le vélo, il n'y a pas beaucoup de sportifs noirs. Et là, le fait de voir un noir faire de la piste, là, je me suis dit : moi, c'est ça que je veux faire. C'est vraiment en regardant les Jeux de Londres et en voyant Greg faire du vélo que je me suis dit : ben en fait, moi, j'ai envie de goûter à ça, je veux voir ce que c'est. Et du coup, maintenant, c'est mon coach, c'est mon entraîneur, c'est la belle histoire.

Et justement, tu parles de Teddy Riner, ça te fait quoi de faire partie de la même équipe, parce que ce qui est beau aussi dans les Jeux, c'est qu'il n'y a plus de fédération, il n'y a plus qu'une seule équipe, on représente toutes et tous, la même équipe, l'équipe de France ? 

C'est ce que j'ai beaucoup ressenti en fait sur les Jeux de Tokyo, j'étais en mode : on est dans la même équipe, on est dans le même bateau, on a le même objectif. Et c'est vrai que je trouve ça fou, parce qu'il y a tous les sports, et tout le monde est à la même hauteur. On est tous des athlètes olympiques dans une même direction, et je trouve ça très fort, en fait.

Très bientôt, vous allez avoir les championnats du monde à Glasgow, c'est une compétition importante pour toi, c'est là où tu vas pouvoir voir ton état de forme, te jauger aussi par rapport aux autres athlètes ? 

C'est vrai que les championnats du monde arrivent très vite, donc, en août, 365 jours avant les JO, donc voilà, on va pouvoir se jauger. Moi, je vais pouvoir aussi reprendre la compétition en international. Ça va pouvoir aussi, à ce moment-là, ressouder l'équipe. C'est très important, un point de passage très important.