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Circoncision : briser les tabous

Tatouages, opérations esthétiques injustifiées, mutilations sexuelles, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe veut protéger l'intégrité physique des enfants. Et s'inquiète de la circoncision.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Le
Conseil de l'Europe
a lancé en 2008 une campagne pour bannir des familles la
fessée. Il pourrait maintenant protéger les petits garçons de la circoncision. Une
députée socialiste allemande, Marlène Rupprecht , a défendu le 1er
octobre 2013, devant ses collègues des 47 réunis à Strasbourg, un rapport sur
le droit des enfants à l'intégrité physique. Ce rapport dénonçait en bloc les
opérations esthétiques inutiles et trop précoces, les piercings, les tatouages
et les traditions culturelles mutilantes, comme la circoncision et l'excision.

La
résolution qui l'accompagnait, particulièrement critiquée par les représentants
turcs, a été votée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe à une
très large majorité. La commission des questions sociales et de la santé, qui
est à l'origine du texte, ne veut pas s'attaquer aux libertés religieuses, mais
sensibiliser les familles aux risques médicaux et psychologiques inhérents à la
circoncision. La députée socialiste suisse Liliane Maury-Pasquier , qui
préside cette commission, veut briser les tabous et permettre aux parents de
faire librement leur choix, avec leurs enfants, sans subir les pressions de
leur entourage. Elle insiste pour que les familles laissent leurs fils grandir et
mûrir avant de pratiquer éventuellement cette opération, avec leur accord, dans
de bonnes conditions sanitaires.

L'ablation
du prépuce, sous prétexte de santé publique, est une pratique courante aux
États-Unis. De plus en plus de parents, cependant, s'y opposent.

En
juin 2012, un tribunal de Cologne, en Allemagne, a estimé que la circoncision
pour des motifs religieux était une pratique contraire à l'intérêt de l'enfant,
avant que le Bundestag ne l'autorise à nouveau, six mois plus tard. Le
parlement allemand a tout de même exigé que l'ablation soit réalisée sous
contrôle médical et sous anesthésie.

Enfin, dans sa résolution, l'Assemblée parlementaire du
Conseil de l'Europe veut protéger de toute intervention médicale prématurée les
bébés "intersexués", c'est à dire les enfants dont on ne connait pas
le sexe avec certitude à la naissance.

La campagne du Conseil de l'Europe contre la fessée

Le
site de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe

Le
site du Conseil de l'Europe

 

 

 

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