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En direct de l'Europe. Le Conseil de l'Europe s'interroge sur le populisme

Les partis populistes ont fait une percée remarquée lors des élections législatives en Allemagne, en septembre, et en Autriche, le mois dernier. Le Conseil de l'Europe s'intéresse cette semaine aux idées populistes et aux moyens de les combattre.

Article rédigé par franceinfo, Corinne Fugler
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Heurts entre militants de la CDU, le parti d'Angela Merkel, et militants de l'AFD, Alternative für Deutschland, parti populiste, dans le Bade-Wurtemberg pendant la campagne pour les élections législatives en septembre 2017  (MAXPPP)

"Le populisme en question(s)"

"Le populisme en question(s)", voilà le fil conducteur du prochain Forum mondial de la démocratie, rencontre organisée du 8 au 10 novembre à Strasbourg par le Conseil de l'Europe. Les experts invités en Alsace viennent du monde entier.

Les partis populistes sont souvent soutenus par des citoyens qui souhaitent simplement plus de transparence et de justice. Leur montrer que les représentants politiques suivent des codes éthiques rigoureux permet de les ramener dans le giron des partis traditionnels. Comment faut-il s'y prendre, alors, pour qu'ils reprennent confiance dans les institutions et dans les médias officiels ?

Dans les ateliers du Forum, les participants testeront quelques bonnes pratiques imaginées en Amérique latine ou ailleurs. "Quelle réponse démocratique pouvons-nous donner pour éviter de bâtir de nouveaux populismes ?" s'interroge Claudia Luciani, directrice de la gouvernance démocratique au Conseil de l'Europe.

Nous voulons voir si l'on peut combattre les dérives du populisme en donnant des réponses aux citoyens sur tout ce qui les préoccupe, comme la perception de la corruption, comme la question des migrants et du vivre ensemble

Claudia Luciani  

Redorer le blason des élus  

Les experts et le public s'intéresseront notamment à l'image des élus. La "commission de Venise", un organe du Conseil de l'Europe, propose déjà aux états, des codes de conduite destinés aux parlementaires. Dans ce sillage, la ville de Strasbourg a déjà adopté le sien.
"Le populisme se nourrit de ce manque de confiance, de ce manque de transparence, et pour remettre de la transparence, il faut avoir cet aller-retour constant avec nos concitoyens", explique Chantal Cutajar, adjointe en charge de la déontologie.  

Professeure de droit, Chantal Cutajar dirige aussi le CEIFAC, le Collège européen des investigations financières et analyses financières criminelles, spécialisé dans la coopération internationale. Il forme à Strasbourg des magistrats et des enquêteurs venus de toute l'Europe, policiers, gendarmes, douaniers.

La corruption nie la démocratie et laisse libre cours au populisme. Elle va justement permettre, par l'achat de la décision publique, de contourner tous ces interdits

Chantal Cutajar

En question, aussi, le rôle des médias ainsi que la place des réseaux sociaux, réseaux qui font la part belle aux "fake news" et aux thèses complotistes. Tous les débats du Forum, ouverts au public sur inscription, seront aussi retransmis en ligne sur le site du Conseil de l'Europe

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