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Il n’y a jamais eu autant de morts en Méditerranée

Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations-Unis a publié un triste bilan cette semaine : il n'y a jamais eu autant de morts en Méditerranée. Le problème n'est pas nouveau. Mais la semaine dernière a tout simplement été la plus meurtrière depuis le début de la crise des réfugiés, avec au moins 880 morts.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Plus de 2.500 migrants sont morts depuis le début de l’année, dont 880 la semaine dernière, a déploré l'ONU mardi. Ci-contre, une opération de sauvetage d’un bateau en perdition en large de la Lybie © Reuters)

Le nombre de morts ne cesse d'augmenter de mois en mois et d'année en année, en mer Méditerranée. "On déplore à ce jour la perte de  2510 vies humaines, ce chiffe était de 1855 pour la même période en 2015 et de 57 pour les cinq premiers mois de 2014. En Méditerranée, la probabilité de décès lors d’une traversée s’élève actuellement à une personne sur 81 ", explique le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations-Unis.

De plus en plus de traversées

Cela s'explique par plusieurs choses : la météo d’abord. Il a fait beau, la mer a été calme. Un temps idéal pour les passeurs. Par ailleurs, du fait des accords avec la Turquie, les routes vers l'Europe ont été fermées. Les réfugiés sont placés dans des camps en Grèce, et en Turquie justement (reprenant d’ailleurs parfois la mer pour fuir les conditions de vie difficiles de ces camps).

Mais ceux qui n’ont pas encore rejoint l’Europe choisissent donc souvent la route maritime, la voie la plus dangereuse. Malheureusement, le dispositif de sauvetage est largement insuffisant, selon Fabienne Lassalle, directrice générale adjointe de SOS méditerranée : "Il est clair qu’il n’y a pas de dispositif financé par les pouvoirs publics pour faire du sauvetage en mer ."

Une solution politique ?

Mais le flux des migrants ne va pas se tarir, la preuve avec ces milliers de réfugiés qui s'entassent en Turquie, au Liban et en Jordanie, les premiers pays impactés par cette crise. "Nous n’avons pas mis en place des voies sûres pour les réfugiés pour venir en Europe, et nous n’investissons pas sur place. Donc on force ces gens à prendre ces routes ", explique Tineke Strik, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et en charge de la question des migrants.

La Commission européenne envisage d’ailleurs la mise en place d’un programme de réinstallation, pour permettre aux réfugiés qui sont dans les camps d’être accueillis dans les pays européens et qu’ils n’aient plus à prendre autant de risques. Mais encore faut-il que tous les États-membres de l’Union européenne soient d’accord.

Fanette Hourt

Plus d'infos sur les sites suivants

Bilan du HCR

 L’accord de l’Europe avec la Turquie

 **Les constats du Conseil de l’Europe sur les conditions de vie des réfugiés dans les camps en Grèce Le site de SOS Méditerranée**

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