Cet article date de plus d'onze ans.

Pourquoi un homme lève-t-il la main sur la femme qu'il aime ?

Sept femmes meurent tous les jours en Europe sous les coups de leur conjoint. Pour protéger les femmes, le Conseil de l'Europe s'intéresse aux agresseurs. Un reportage de Corinne Fugler.
Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Et
si on aidait les conjoints violents à se débarrasser de leur brutalité?

Au
sein de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, une députée
chypriote, Athina Kyriakidou, prépare un rapport sur ce sujet. Avec ses
collègues de la commission pour l'égalité, elle a invité à Strasbourg un ancien
conjoint violent,Frédéric Matwies . Il a retracé son expérience dans un
livre, Il y avait un monstre en moi , paru chez Michalon. Pendant 10
ans il a maltraité sa compagne, Sabrina, jusqu'à ce qu'elle porte plainte,
après un coup de couteau.

Pour
Frédéric Matwies, qui a suivi une thérapie durant deux ans à la demande des
magistrats, il est essentiel de proposer de l'aide aux maris violents. "Ce
n'est pas comme une rage de dents, hop, je vais chez le dentiste, je me soigne.
Il y a des prises en charge pour les victimes mais il ne faut pas laisser
tomber les auteurs. Il faut leur laisser une chance !
"

Il
existe déjà en Europe une trentaine de programmes consacrés aux auteurs de
violences conjugales, en France, en Grande-Bretagne ou encore en Autriche. Ils
reposent en général sur le volontariat, ce qui n'est pas toujours le meilleur
moyen de toucher les hommes.

Par
ailleurs, ces programmes de sensibilisation ne fonctionnent que si l'on peut
aussi garantir la sécurité des victimes. Or il existe trop peu de lieux
d'accueil pour les épouses maltraitées et leurs enfants, souligne le Portugais José
Mendès Bota
, qui prépare lui aussi un rapport sur la violence à l'égard des
femmes. Pour
ce député socialiste, sensibiliser, c'est bien, mais il faut aussi sanctionner.
Comparé au nombre de plaintes, le taux de condamnation est trop bas : "c'est
comme si on laissait conduire les automobilistes sans vérifier leur taux
d'alcoolémie
".

Pour lutter contre la violence conjugale, le Conseil de
l'Europe dispose d'une convention, la convention d'Istanbul. Elle oblige les
états à protéger les femmes. Une trentaine de pays, déjà, l'a signée, sur 47.

Le site du Conseil de l'Europe présente
ses actions contre la violence
.

L'interview de Frédéric Matwies en vidéo sur
le site du Conseil de l'Europe.
Son livre : Il y avait un monstre en moi

 

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