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Au Brésil, Jair Bolsonaro continue d'assouplir les lois sur le port d'armes à feu

Le président brésilien a signé quatre nouveaux décrets qui facilitent le port d'armes à feu pour ses citoyens, dans la continuité de mesures prises au début de son mandat.

Article rédigé par Anne Vigna
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un homme prépare son arme au club de tir "Calibre 12" à Sao Goncalo, à Rio de Janeiro, au Brésil, le 3 septembre 2018.  (DANIEL RAMALHO / AFP)

Au Brésil, le président Jair Bolsonaro poursuit sa principale promesse de campagne électorale : armer la population. Il vient d’édicter quatre nouveaux décrets facilitant un peu plus le port d’armes à feu. Ces mesures s’ajoutent à celles prises au début de son mandat et provoquent une augmentation conséquente du nombre d’armes en circulation. L’an dernier, les Brésiliens ont acheté 180 000 nouvelles armes, ce qui représente une augmentation de 90% par rapport à 2019. Ces nouveaux décrets augmentent encore le nombre d’armes à feu que l’on peut posséder, de quatre au début du mandat de Bolsonaro à six aujourd’hui.

Il faut rappeler que jusqu’en 2003, le port d’armes était légal au Brésil puis cette année-là, après bien des difficultés, le Brésil a entrepris le désarmement de la population et changé complètement la législation. Et Bolsonaro a en effet toujours promis de changer ces règles, il l’a fait d’ailleurs dès les premiers jours de son mandat.

La violence augmente

D’après les spécialistes de la sécurité, ce nouvelles autorisations provoquent déjà une augmentation de la violence. "Depuis l'entrée en fonction de Bolsonaro, explique ainsi Carolina Ricardo, directrice de l’Institut Sou da Paz, au moins 20 décrets ont été publiés pour faciliter l'accès aux armes, tous basés sur l'idée d'autodéfense. C'est de notre point de vue est un mythe : l'arme ne garantit nullement la défense, au contraire elle augmente le risque et elle finit par être volée et détournée vers le marché illégal des criminels."

Nous commençons à constater plus d’accidents domestiques, une augmentation des morts banales comme les histoires de voisins qui se disputent et finissent par se tuer, plus de violence domestique... En gros une augmentation de la violence létale facilitée par la présence des armes.

Carolina Ricardo

à franceinfo

Outre cette question, celle de la violence politique inquiète par ailleurs : depuis l’élection de Jair Bolsonaro en octobre 2018, plusieurs assassinats ont été perpétrés par les partisans de Bolsonaro contre leurs opposants.

La situation est en effet très tendue entre partisans et opposants au président Bolsonaro et ce qui s’est passé au Capitole américain en janvier dernier a été vu au Brésil comme un événement qui pourrait avoir lieu dans le pays. D’abord parce que le président Bolsonaro a toujours évoqué une fraude électorale pour sa propre élection, qui aurait été encore plus importante. Sans apporter d’éléments, évidemment. Et ensuite parce que les partisans de Bolsonaro ont déjà attaqué la Cour suprême qu’ils jugent contraire à leurs intérêts. Pour l’instant, cela s’est limité à des attaques sur les réseaux sociaux, des manifestations avec le tir de cocktails Molotov sur le bâtiment, mais certains manifestants étaient armés et certains pressentent des attaques plus violentes dans le futur.

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