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Au Brésil, la déforestation de l'Amazonie est aussi néfaste pour l'agriculture

Selon une nouvelle étude, le secteur agricole va perdre 1 milliard de dollars chaque année si le niveau de déforestation actuel se poursuit.

Article rédigé par franceinfo, Anne Vigna
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vue aérienne de zones brûlées de la forêt amazonienne près de Porto Velho au Brésil (24 Août 2019). (CARLOS FABAL / AFP)

Au Brésil, la sécheresse menace et le président Bolsonaro a reconnu que le niveau des réservoirs des barrages était au plus bas. Le Brésil cherche déjà à importer de l'énergie d'Argentine et d'Uruguay, ses voisins les plus proches, mais l’agriculture est également touchée par ce faible régime des pluies. Cette situation n’est pas étrangère au changement climatique et à la déforestation en Amazonie, d’après les spécialistes.

"Un effondrement du système productif"

Une nouvelle étude, publiée cette semaine, montre à nouveau l'impact de la déforestation en Amazonie sur le régime des pluies et sur l’agriculture. Les scientifiques ont calculé que le secteur agricole en Amazonie légale, une zone qui représente près de la moitié du territoire brésilien, va perdre 1 milliard de dollars chaque année si le niveau de déforestation actuel se poursuit. "La déforestation en Amazonie provoque un effondrement du système productif agricole, analyse Argemiro Teixeira, chercheur et spécialiste du changement climatique en Amazonie, et l’un des auteurs de cette étude. "La déforestation affecte les pluies qui affectent la productivité et qui affecte le portefeuille du producteur." 

"Ce qu’on montre avec cette étude c’est que si le producteur opte pour la conservation forestière, il aura des rendements bien meilleurs que s’il déforeste."

Argemiro Teixera

à franceinfo

Le secteur agricole est divisé, ceux qui croient en la science sont globalement favorables à un moratoire sur la déforestation en Amazonie. Ils ont compris, comme le rappelle cette étude, qu’ils ont plus à perdre qu’à gagner à déforester. Et puis il y a ceux qui en revanche défendent le gouvernement actuel, ils ont une vision bien différente. Ils considèrent que le Brésil a déjà trop de lois pour protéger la forêt et surtout ils ne veulent pas que la communauté internationale et les scientifiques ne se mêlent de leurs affaires.

C’est tout de même une partie de l’agrobusiness qui perd de la force et ça c’est nouveau. Cela montre qu’il y a quand même un changement, pas manifeste, mais il existe. Le fait que l’accord de libre commerce entre l’Union européenne et le Mercosur soit remis en cause pour des questions écologiques les embête beaucoup et pousse à prendre en compte la préservation de l’Amazonie.

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