Au Canada, l'étonnant bon état du navire "Terror", 170 ans après avoir coulé
Après la mystérieuse disparition du navire britannique "HMS Terror" dans l'Arctique canadien il y a plus de 170 ans, des images inédites de l'épave révèlent un intérieur étonnamment bien conservé, qui pourrait éclairer d'un jour nouveau cette expédition mythique.
Pendant que les baigneurs de la Méditerranée bénéficiaient d’une mer aux eaux particulièrement clémentes en août, les archéologues canadiens expérimentaient, eux, la baignade à 0°C tout au nord du pays. Une équipe a plongé pendant une semaine au Sud de l’île de Baffin, à la recherche du navire coulé en 1848.
Comme si l'équipage venait de quitter le navire
Des bouteilles de vin, de la vaisselle intacte, les couchettes des officiers, tout comme si les hommes d’équipage de cette expédition venait juste de quitter le navire, le Terror. Cela fait trois ans que les archéologues savent que le bateau affrété par le britannique John Franklin en 1845 gît par 25 mètres de fond en territoire Inuit, au Nunavut. Mais c’est la première fois que le contenu de ce trois mâts se dévoile. L’équipe canadienne a eu recours à un robot téléguidé qui leur a permis de traverser des passages très étroits. Rien à voir visuellement avec le sous-marin en forme de requin dessiné par le Pr Tournesol pour Tintin afin d’explorer les entrailles du navire de Rackham le Rouge. Mais une technologie très intéressante pour ramener des images captivantes permettant de reconstituer la vie à bord et de mieux comprendre le funeste destin de cette expédition.
Prisonnier des glaces en 1846
La marine royale britannique avait déjà mené plusieurs explorations polaires à cette époque. Il s’agissait notamment de trouver un passage pour raccourcir le trajet des navires entre l’Asie et l’Europe. Il faudra attendre le début du XXe siècle pour que l’aventurier norvégien Amundsen emprunte pour la première fois le passage du Nord-Ouest avec son petit navire. John Franklin, lui, à la tête de l’Erebus et du Terror s’est retrouvé prisonnier des glaces en 1846. De peine et de misère, il a tenté de survivre pendant au moins un an, avec ses membres d’équipage. Des Inuits, en déplacement à l’époque dans ce milieu très hostile, auraient rencontré les Britanniques. Et le récit de leur vision de ces hommes malades et affamés sur la banquise s’est transmis oralement pendant plusieurs dizaines d’années.
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