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Au Royaume-Uni, un "hôtel du divorce" pour se séparer en un week-end

Le stress du Brexit amplifie les problèmes de couples chez les Britanniques.

Article rédigé par franceinfo, Antoine Giniaux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Image d'illustration (SALESSE FLORIAN / MAXPPP)

Au Royaume-Uni, le Brexit fait exploser les couples. Dans la foulée du référendum de 2016, les disputes, les querelles politiques, les affrontements familiaux ont provoqué une hausse des séparations. Dans un pays où le divorce est souvent compliqué et coûteux, un homme d’affaires a même profité de la situation pour installer le premier "hôtel du divorce" du pays.

Le concept existait déjà aux États-Unis et aux Pays Bas, mais pas en Angleterre. L'établissement s'est installé dans la ville de York. Les couples viennent désormais passer le week-end, pour se séparer avec du champagne dans un seau à glace, un dîner de gala, une entrée au spa, mais avec deux chambres séparées. Les couples arrivent le samedi et repartent le dimanche, après avoir signé tous les papiers du divorce, entourés par des avocats et des médiateurs.

Entre 6 000 et 11 000 euros

L’hôtel n’est pas ouvert à tout le monde. Il faut postuler, montrer une véritable envie de divorcer à l’amiable, explique le gérant, en répondant à une centaine de questions et en payant la facture d’avance entre 6 000 et 11 000 euros. Une paille en comparaison des 75 000 euros que les Britanniques dépensent en moyenne lors d’une séparation qui peut prendre des mois, voire des années.

Pour obtenir le divorce, en Angleterre et au Pays de Galles, il faut d'abord prouver devant le tribunal que le mariage ne fonctionne plus et que la situation est irrémédiable en invoquant l’une des raisons suivantes : l’adultère, un comportement déraisonnable de votre conjoint, la désertion du foyer, ou le fait que les deux époux vivent déjà de manière séparée depuis au moins 5 ans. La procédure est longue, coûteuse et elle n'aboutit pas toujours.

Le meilleur exemple c’est celui de Tini Owens, 68 ans. Mariée depuis 40 ans, elle essaie de quitter son mari depuis 2012, mais il refuse de la laisser partir. Le couple est allé au printemps dernier jusque devant la Cour suprême et les juges ont refusé le divorce, tout en appelant le gouvernement à changer la loi.

Le Brexit influe sur les divorces

Il y a eu, dans la foulée une grande consultation populaire, avec des modifications prévues dans les semaines qui viennent. Avec le Brexit, 2019 pourrait donc être l’année de tous les divorces, au Royaume Uni.

En 2016, dans la foulée du référendum, le taux de divorce a augmenté de près de 5%. Il est retombé l’an dernier à un niveau historiquement bas, mais les associations et les ONG s’inquiètent de l’impact de la sortie de l’union européenne en 2019.

Le stress du Brexit rajoute de la pression sur les épaules de ceux qui sont au bord de la séparation, explique le président de Resolution, la plus grande organisation de droit de la famille. Un cinquième des assistants sociaux de l’organisation Relate travaille maintenant avec des couples qui ont des problèmes liés au Brexit.

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