ChatGPT : au Québec, ce professeur autorise ses étudiants à utiliser l'intelligence artificielle pour stimuler l'esprit critique
"L’approche que j’ai prise est de dire aux étudiants qu'ils peuvent utiliser ChatGPT, mais il doivent indiquer la façon avec laquelle ils l'ont utilisé, sinon c'est considéré exactement comme du plagiat", explique Stéphane Hamel, enseignant en marketing à l’université de Laval, à côté de Montréal, qui autorise ses étudiants à utiliser le désormais fameuse intelligence artificielle en ligne. Il voit en elle comme une assistance et un outil supplémentaire plutôt qu’un problème.
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Ses élèves peuvent donc l’utiliser pour rechercher un slogan de publicité, par exemple, en fournissant plusieurs mots clés. Stéphane Hamel rappelle qu'il faut toujours vérifier : "Il y a un danger à utiliser ChatGPT, comme si c’était une encyclopédie qui détient la vérité. Il ne faut pas l’utiliser en remplacement de notre propre jugement, c’est vraiment un outil qui vient en complément de notre expertise."
"ChatGPT, c’est un peu comme notre beau-frère qui croit tout savoir. On l’écoute poliment, mais après, on vérifie tout ce qu’il dit."
Stéphane Hamel, enseignant à l'université de Laval (Québec)à franceinfo
Même si Stéphane Hamel ne représente pas la majorité, il n'est pas le seul professeur à autoriser l'usage de ChatGPT dans sa classe. D'autres enseignants canadiens y voient une nouvelle manière de faire travailler l’esprit critique. Un professeur d’anglais a proposé à ses étudiants de noter leur conversation avec ChatGPT pour vérifier une traduction, afin de voir quelles questions les élèves posaient au robot. Cela permet de lancer un vrai débat dans le monde de l’éducation. Comme en France, la plupart des professeurs craignent que le robot ne travaille à la place des étudiants, certains réfléchissent donc à arrêter les devoirs à distance.
Un manque de nuances dans l'écriture
Les provinces canadiennes s’interrogent comme en France sur l'utilisation de ChatGPT. Plusieurs tests sont faits dans différents secteurs. CBC/Radio-Canada a par exemple fait écrire un article à l’intelligence artificielle sur les déchets textiles, pour son site internet. Le texte manquait de nuance et de témoignages et comportait quelques erreurs, ce qui en démontre les limites éthiques.
Dans un domaine plus entrepreneurial, à l’ouest du Canada, un brasseur a demandé à ChatGPT de créer sa nouvelle bière. L’intelligence artificielle a défini la recette de cette bière, son nom, son prix, et le style de son emballage. Mais le micro-brasseur raconte qu’il a tout de même dû changer quelques détails pour que la boisson soit meilleure.
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