Comment la "route des Balkans" est redevenue la route migratoire la plus active
Depuis plusieurs mois, de nombreux pays européens sont confrontés à une augmentation des demandes d’asile. Des personnes qui passent notamment par la Serbie qui n’impose pas encore de visas pour entrer.
Depuis un an, la "route des Balkans" est de nouveau très empruntée. Cette route migratoire vers l’Union européenne va de la Grèce à la Hongrie ou à la Croatie en passant par la Macédoine du Nord ou l’Albanie. Depuis 2016 et la fermeture des frontières, le nombre des passages avait considérablement baissé, mais cette année, ils ont atteint un niveau record.
Selon Frontex, l'agence européenne des garde-frontières, cette "route des Balkans" est redevenue la route migratoire la plus active. Les entrées illégales sont en forte hausse notamment en Hongrie, où les autorités en ont comptabilisé 145 000 soit plus du double qu’en 2021.
Les migrants renvoyés illégalement vers la Serbie
Pourtant ces frontières sont particulièrement surveillées. Dans de nombreux pays européens, les contrôles ont été fortement renforcés. Des murs et des barbelés ont parfois été installés comme à la frontière hongroise et les migrants qui traversent clandestinement sont souvent empêchés de déposer une demande d’asile et renvoyés de force et de manière illégale, notamment vers la Serbie.
Ceux qui ne peuvent pas payer les réseaux de passeurs essayent de traverser plus à l’Est, vers la Roumanie ou la Bulgarie. C’est le cas de Mudaser, un Afghan de 16 ans, qui est aujourd’hui bloqué à Belgrade : "Quand la police bulgare arrête les réfugiés à la frontière, elle les frappe, raconte-t-il. Elle a aussi des chiens et ils ont mordu ma main et la jambe de mon frère."
"J’ai déjà tenté cinq fois de rentrer en Bulgarie, à chaque fois ils m’ont renvoyé par la force en Turquie, et la sixième fois, ils m’ont renvoyé ici en Serbie."
Mudaser, un Afghan de 16 ansà franceinfo
Cette augmentation des passages s’explique aussi par la politique des visas de la Serbie. Si les Syriens et les Afghans sont toujours les plus nombreux, d’autres ressortissants passent par la route des Balkans tout simplement, parce qu’ils n’ont pas besoin de visas pour la Serbie : c’est par exemple le cas des Tunisiens, des Marocains ou encore des Indiens. Mais face à la pression des pays d’Europe centrale qui veulent freiner cette immigration illégale, la Serbie a annoncé qu’elle allait aligner sa politique des visas sur celle de l’Union européenne d’ici la fin de l’année.
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