À quelques semaines de la COP26, l'Australie donne son feu vert à l'agrandissement d'une mine de charbon
L'Australie est le pays qui, au sein du G20, émet le plus de gaz à effet de serre par habitant : à peu près le triple de la France. Et pourtant le gouvernement vient d'autoriser une nouvelle fois l’agrandissement d’une mine de charbon.
La mine en question va pouvoir extraire 52 millions de tonnes de charbon supplémentaires au cours des huit prochaines années, à un moment ou la communauté scientifique mais aussi les Nations unies appellent les pays producteurs comme l’Australie à arrêter presque complètement cette activité. En à peine un mois, le ministère de l’Environnement a délivré des autorisations de ce type à trois mines de charbon différentes, qui se trouvent toutes en Nouvelle-Galles du Sud, l'État ou se trouve Sydney.
Ces choix du gouvernement de Scott Morrison sont dénoncés vivement. Par exemple par le président de Greenpeace en Australie : "C'est une honte que le gouvernement australien continue d’autoriser l’agrandissement de mines de charbon, assène David Ritter. La vérité c’est que nous ne pouvons pas nous permettre de lancer de nouveaux projets liés à des énergies fossiles en Australie." Et ce n’est pas juste l’opinion d’un militant écologiste. D’après un sondage paru récemment, le changement climatique est perçu comme une menace critique pour les intérêts vitaux de l’Australie par 61% de la population.
La puissance du lobby minier
L'Australie a été frappée par la sécheresse pendant dix ans, il y a eu des feux de forêts gigantesques qui ont ravagé le pays il y a moins de deux ans. Les enjeux environnementaux sont très présents dans le débat public, mais l’industrie minière en Australie c’est un lobby extrêmement puissant. Et il existe des liens très étroits, pour ne pas dire plus, entre ce milieu économique et le monde politique, accuse David Ritter : "C’est très perturbant que le propre chef de cabinet de Scott Morrison soit un ancien lobbyiste de l’industrie du charbon."
"C'est un exemple du système d’influence et de lobbyisme entre l’industrie des énergies fossiles et le gouvernement Morrison."
David Ritter, Greenpeace Australieà franceinfo
Ce que met régulièrement en avant Scott Morrison, c’est que cette industrie rapporte de l’argent, et surtout qu'elle génère des emplois. Mais cet argument aussi, il est balayé par David Ritter : "Ces arguments sont faux car il n’y a pas d’économie sûre dans le futur qui dépende des énergies fossiles. En revanche, la crise climatique menace des dizaines de milliers d’emplois dans de nombreux secteurs, comme l’agriculture ou le tourisme. À elle seule, la Grande Barrière de corail fait travailler plus de 60 000 personnes."
L'industrie du charbon, quant à elle, emploie 39 000 personnes en Australie.
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