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En Grèce, l’Église orthodoxe et l’État s'opposent sur la fermeture des lieux de culte pour cause de Covid-19

La puissante Église orthodoxe grecque a entamé un bras de fer avec le gouvernement conservateur à l'occasion de fêtes de l'Épiphanie, très importante pour les orthodoxes. L'État voulait des églises fermées, sans fidèles. Elles ont été maintenues ouvertes par les popes. 

Article rédigé par Angélique Kourounis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Celui qui repêche la croix jetée en mer est béni par le pope lors de l'Epiphanie orthodoxe. Ici, l'heureux élu du 6 janvier 2020 dans le village de Pachi, près d'Athènes.  (LOUISA GOULIAMAKI / AFP)

Cette année, l'Épiphanie a été vraiment musclée en Grèce. Des centaines de policiers ont été mobilisés dans tout le pays dès la veille de la fête. Le 6 janvier au soir, des cars de police ont stationné devant la plupart des églises, surtout celles en bord de points d'eau, mer, lac ou rivière. Chez les orthodoxes en effet, l'Épihanie est en fait la bénédiction des eaux. Les popes lancent une croix dans l'eau et des gens plongent pour aller la chercher. Celui ou celle qui la ramène est béni(e).

Les grands attroupements provoqués sont justement ce que le gouvernement voulait absolument éviter. A chaque attroupement, et il y en eu beaucoup, la police est intervenue pour procéder à des interpellations, distribuer de grosses amendes, surtout aux popes qui officiaient. Il y a eu une bronca dans tout le pays malgré les appels au calme du chef de l'Église orthodoxe, monseigneur Ieronymos, qui a contracté le Covid-19 et qui a été hospitalisé deux semaines.  

Des célébrations similaires dans tous les pays orthodoxes  

Dans tous les pays orthodoxes, cette cérémonie est importante, surtout en période de pandémie, car plonger et ramener la croix apporte, selon la croyance populaire, une bonne santé. En Roumanie et en Bulgarie, des cérémonies similaires ont donc eu lieu malgré l'interdiction en vigueur et les fidèles se sont cotisés pour payer les amendes. Dans les pays où vivent des communautés orthodoxes, on s'est généralement contenté de bénir des fontaines ou même des bouteilles d'eau.    

En Grèce, les fidèles respectent en général le port du masque, mais pas la distanciation sociale. Beaucoup crient au complot car ils veulent garder leurs églises ouvertes. Tous sont partis de la cérémonie avec une bouteille d'eau bénite, comme le veut la tradition. La même chose s'est passée en Roumanie, en Bulgarie et même en Turquie. Pour la Serbie et la Russie c'est différent. On y fête aujourd'hui la Noël et, là aussi, les rassemblements religieux sont interdits. L'Épiphanie aura lieu dans 13 jours. Mais le problème risque d'être toujours le même.  

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