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En Inde, l'État du Kerala fait figure d'exception avec sa politique communiste

Cet État du Sud du pays, dirigé par une coalition communiste, caracole en tête de tous les indicateurs de développement humain en Inde.
Article rédigé par franceinfo - Côme Bastin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
De jeunes étudiantes marchent devant l'Université du Kerala, en Inde. (AFP)

Drapeaux rouges et graffitis de Marx et Lénine partout. Le Kerala, cet État du Sud de l’Inde, fait bien partie de la République Indienne, et, ici, les communistes sont au pouvoir par les urnes. On y applique des politiques résolument de gauche : salaire minimum élevé, éducation gratuite et retraite à 60 ans dans la fonction publique. Autre facteur mis en avant : le Kerala bénéficie du plus haut taux d’alphabétisation en Inde (97 %) et de l’espérance de vie la plus longue (76 ans). 

Durant le Covid, certains États Indiens ont ouvert des crématoriums à ciel ouvert. Mais, de l’avis de nombreux experts, les soins publics au Kerala ont fait la différence. "Grâce aux centres de santé familiaux, c’est très facile pour la population. Avec une carte, les villageois reçoivent des soins gratuits à hauteur de 350 euros par an. Depuis le retour des communistes, nos horaires ont été élargis de 9h à 18h, l'hôpital s’est agrandi et nous assurons des services en hématologie, en biochimie et en neurologie”, affirme le docteur Vinod Kumar qui tient un hôpital de campagne. Parmi d'innombrables initiatives, le Kerala est le premier État Indien à lancer des congés menstruels ou encore à annoncer la gratuité d’Internet. 

Dette élevée et chômage chez les jeunes

Ici, le parti de droite nationaliste hindou du Premier ministre, Narendra Modi, n’a aucun député parce que les hindous, musulmans et chrétiens vivent en harmonie. Shashi Tharoor, célèbre diplomate du parti du Congrès, s'inquiète malgré tout de la bureaucratie très imposante au Kerala : "Nous avons la dette la plus élevée de tous les États Indiens parce que les communistes ont tendance à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas. Nous avons le taux de chômage le plus élevé pour les jeunes, c’est 40 %, imaginez-vous ? Aujourd’hui, les jeunes veulent quitter notre État pour aller ailleurs et a l’étranger", regrette-t-il.

Le poids de la diaspora dans le PIB du Kerala est passé de 25% à 13% en quelques années. C’est l’effet Covid, dit l’opposition, quand les communistes veulent y voir la preuve que leur alternative séduit.

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