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En Israël, un ancien club de strip-tease va être rénové pour devenir un lieu dédié au féminisme et à l’économie solidaire

Le Pussycat, un ancien club de strip-tease va devenir un haut lieu du féminisme et de l'économie sociale et solidaire.

Article rédigé par franceinfo - Frédéric Métézeau, Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le bâtiment de l'ancien Pussycat sur la plage de Tel Aviv.  (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

C'est l'un des endroits les plus singuliers d'Israël : un ancien club de strip-tease qui se trouve sur la plage de Tel-Aviv va être reconverti en place forte du féminisme et de l'économie sociale et solidaire. Le Pussycat a été fermé l'été dernier par la police car derrière le strip-tease, c'était un haut lieu de prostitution et de proxénétisme. Au début, il a été question de le transformer en synagogue mais finalement, les propriétaires en ont confié l'exploitation à l'association "Israel is" pour le transformer en une structure qui vient en aide aux femmes et aux jeunes. 

Depuis l'ancien club, la vue est superbe sur la Méditerranée. C'est pourtant l'un des endroits les plus laids de Tel-Aviv. On y trouve des dalles de béton des années 1970 qui ont très mal vieilli. Pendant la première guerre du golfe, le maire de Tel-Aviv en plaisantait même, il disait qu'il n'aurait pas été déçu que Saddam Hussein détruise cet ensemble vraiment moche. 

Une salle avec des miroirs dans l'ancien Pussycat.  (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

À l'intérieur du bâtiment, il reste pour l'instant encore la scène, le bar en faux marbre noir, les tapis rouges sur les escaliers, les alcôves et les sordides chambres en sous-sol pour les relations tarifées. Il y a aussi des murs tapissés de miroirs ou encore le vestiaire des femmes avec leurs prénoms. "Ce lieu était le symbole du harcèlement sexuel", explique Eyal Biram, le responsable du projet de rénovation.

Nous essayons de créer ici un endroit où nous ferons de belles choses. Un endroit pour l'éducation des femmes qui ont été salies dans ce Pussycat et dans d'autres clubs du même genre. On va les initier à l'informatique pour qu'elles aient de nouvelles opportunités professionnelles.

Eyal Biram

à franceinfo

Depuis le début des travaux, des murs ont été abattus. Même si des câbles pendent du plafond, le bâtiment circulaire est un formidable terrain de création, estime Alex. Cet architecte bénévole vit juste en face de l'ancien Pussycat. "J'entendais tout le temps des plaintes des voisins à cause du bruit, explique-t-il. Ce n'était pas bien mais maintenant, je veux que ce soit un bel endroit ! Je suis juste venu demander si je pouvais aider, en tant qu'architecte. J'aime bien cet endroit, ce style d'architecture des années 190 s'appelle brutalisme".  

Le bar de l'ancien Pussycat.  (FREDERIC METEZEAU / RADIO FRANCE)

La nouvelle structure ouvrira dans quatre mois. Eyal Biram, le responsable du projet, veut en faire un lieu unique en Israël pour aider les gens et pour changer l'image du pays. "Ce sera un lieu d'initiation à l'entreprenariat pour les jeunes israéliens après l'armée, affirme-t-il. On offrira aux jeunes entrepreneurs une sorte d'accélérateur pour créer des ONG ou des entreprises solidaires. On travaille dur pour montrer au monde la diversité d'Israël." Avec la vue sur mer, le mètre-carré ici est l'un des plus chers d'Israël mais l'association exploitera les lieux gratuitement pendant cinq ans et fonctionnera avec des dons.

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