Mexique : pneus crevés, routes bloquées, intimidations… À Cancún, les taxis sont entrés en guerre contre Uber
Depuis trois semaines, à Cancún, cette station balnéaire à la pointe de la péninsule du Yucatán, au Mexique, les véhicules de la plateforme Uber font l’objet d’une véritable persécution. Les chauffeurs de taxis leur interdisent de s’approcher des hôtels et de l’aéroport, sans quoi ils sont pris en filature par les taxis, qui leur bloquent la route, crèvent leurs pneus et obligent les passagers à descendre.
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Les chauffeurs de taxis entendent défendre leur territoire : les syndicats de taxis exercent un monopole absolu depuis quarante ans. En accord avec les autorités locales bien entendu, qui bénéficient de ce butin colossal. Et pour cause : la station balnéaire représente environ 10 millions de touristes par an, attirés par les plages des Caraïbes, et 10 000 taxis qui pratiquent des tarifs exorbitants. Uber propose des trajets trois fois moins chers, donc forcément les touristes tournent le dos aux taxis.
"Vous les taxis, on vous déteste"
En réaction aux agressions perpétrées par les taxis, les autorités ne font rien pour l’instant. Selon le président mexicain, López Obrador, il n’y a pas de problème entre les taxis et les Uber. Pourtant, les Etats-Unis ont émis une alerte de voyage destinée à leurs ressortissants, les incitants à être très prudents lors de leur séjour à Cancún en raison de ces troubles.
Sur les réseaux sociaux circulent beaucoup de vidéos d’agressions, comme celle qui montre une famille de touristes en pleurs après avoir été brutalisée par des chauffeurs de taxis parce qu’elle avait osé prendre un Uber. Il y a aussi une vidéo où l’on voit des habitants de Cancún exhorter des policiers à arrêter un chauffeur qui bloque la circulation. Mais alors que les gens crient : "Vous les taxis, on vous déteste", les policiers restent les bras ballants.
Pour manifester leur ras-le-bol vis-à-vis de ces abus, les habitants de Cancún ont organisé une journée sans taxis. C’était le 27 janvier, mais, ce jour-là, les taxis ont décidé de ne pas circuler, donc de boycotter le boycott en quelque sorte. Ils ont puni les habitants en empêchant les bus du transport public, qui font partie du même syndicat, de circuler, ce qui a provoqué un véritable chaos dans les rues de la ville.
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