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Pénurie de semi-conducteurs : l'Inde lance ses propres usines pour réduire sa dépendance de la Chine et de Taïwan

Le gouvernement indien soutient le développement de la production de semi-conducteurs grâce à un plan d'aide. Ces petites pièces sont essentielles à la construction d'appareils électroniques.

Article rédigé par Sébastien Farcis
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La production d'un semi-conducteur sur le site du groupe Herstal en Belgique, le 17 juin 2022. (JOHN THYS / BELGA MAG)

L’Inde va développer sa propre industrie de production de semi-conducteurs, dans le but de réduire sa dépendance de la Chine et de Taïwan, après les pénuries vécues pendant la crise du Covid. Ces puces électroniques sont indispensables pour construire des portables ou des ordinateurs, mais aussi des voitures. Leur production était jusque-là concentrée en Chine et à Taïwan. Le gouvernement indien a lancé un plan d’aide de près de 10 milliards d’euros.

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Les premiers contrats ont été signés pour la construction d’usines. Le plus gros vient d’être annoncé : la compagnie minière indienne Vedanta s’est alliée au Taïwanais Foxconn, spécialisé dans l’électronique. Et cette co-entreprise prévoit d’investir environ 20 milliards d’euros pour produire certains des premiers semi-conducteurs indiens, dans l’État du Gujarat, au nord-ouest du pays. Deux autres sociétés étrangères prévoient d’ouvrir des usines similaires dans le sud du pays, et à chaque fois, les entreprises signent des accords avec les autorités régionales.

Un soutien public financier et structurel

Cette industrie de pointe a besoin de s’assurer qu’elle aura de l’électricité en continue et de l’eau de qualité. Ce qui demeure un problème dans certaines zones industrielles indiennes. Les autorités assurent pouvoir leur fournir, ce qui rassure les investisseurs. 

À terme, l’Inde veut pouvoir produire les composants électroniques pour les téléphones ou autres produits électroniques vendus en Inde, mais aussi les exporter, afin de proposer une alternative à la Chine. Toutefois, pour y arriver, il faudra aussi investir dans l’innovation, estime Mayank Shrivastava, professeur à l’Institut indien des sciences et co-fondateur de l’entreprise Agnit Semi-conductors : "Aujourd’hui, la question est de savoir qui produit. Mais demain, ca sera de savoir qui a accès la technologie de pointe, tels que les semi-conducteurs sans silicone."

"Si l’Inde veut rester dans la course, elle doit développer ses propres brevets, sinon les étrangers qui inventent cette technologie ne nous y donneront pas accès et nous ne pourrons plus produire les objets modernes"

Mayank Shrivastava, co-fondateur d'Agnit Semi-conductors

à franceinfo

Un autre défi est la main d’oeuvre. Chaque usine requiert près d’un millier d’ingénieurs très qualifiés. L'Inde doit renforcer ses filières technologiques pour éviter une pénurie dans ce domaine.

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