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En route vers Paris 2024. L'internat donne des ailes

Cécilia Berder, membre de l’équipe de France d’escrime, est en pleine sélection pour les JO de Tokyo en 2020. Elle nous fait vivre de l’intérieur le quotidien d’un athlète de haut niveau. Aujourd'hui, retour sur les années internat. 

Radio France
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Cécilia Berder, et sa collègue de l'équipe de France, Saoussen Boudiaf, dans sa chambre universitaire à L'INSEP. (FABRICE RIGOBERT / RADIO FRANCE)

Quitter le cocon familial, direction l'internat est une étape très connue des athlètes de haut niveau. En gymnastique ou en natation synchronisée, sports où le pic de performance a lieu très jeune, cette séparation a souvent lieu aux alentours de 12, 13 ans. Pour les sportifs d'outremer, ce changement de domicile, synonyme de dépaysement, peut aussi être très brutal car un retour aux sources ne peut s'envisager tous les week-ends.

Du Finistère à Orléans, puis Paris, et la découverte de l'internat de l'INSEP

Partie de mon Finistère natal pour la ville d'Orléans à 16 ans, puis la région parisienne à 17 ans, j'ai eu la chance de découvrir l'internat dans les meilleures conditions. Le sport étude doit être en mesure d'apporter un soutien scolaire avec des enseignants sensibilisés au double projet. Durant cette période de chamboulement, l'athlète sera aussi à la recherche d'un soutien moral et d'une aide à la logistique. Pour se créer de nouveaux repères, il est très appréciable d'être entouré par des accompagnateurs (entraîneur, préparateur, assistant...) capables d'apporter bienveillance, conseil et écoute.

La raison principale de mon départ breton est la présence d'une structure professionnelle dans le pôle d'Orléans. Le vestiaire de mon nouveau centre d’entraînement avait la taille de mon ancienne salle d'armes. J'ai découvert les salles de soin, les salles de repos, les salles d'études, les préparateurs physiques, les encouragements des enseignants à l'heure de partir en compétition. La logistique en sport étude est aussi grandement facilitée. Lors des déplacements en compétition, tout est organisé pour faciliter la vie de l'athlète. Il n'y a alors plus besoin de partir de nuit, dans la voiture des parents, après leur journée de travail, pour rejoindre le lieu du tournoi.

Une période charnière dans une carrière de haut niveau

La découverte de l'internat reste un vrai cap dans une carrière de haut niveau. Certes, les horaires d'études, de repas, d’entraînements sont fixes, et impossible d'y déroger. Mais c'est aussi la découverte d'un sentiment de liberté et la sensation de prendre sa vie en main. On rencontre ses frères et ses sœurs d'armes. On découvre une certaine autonomie.

On apprend à se réveiller seul et à manger en communauté. On multiplie par quatre ses horaires d’entraînements. On évolue dans un milieu plus concurrentiel tourné vers la haute performance. Cette période charnière rime aussi avec l'arrêt d'un grand nombre de carrières, où l'athlète, éreinté, ne trouve pas son équilibre dans cette pression, et où, à l'inverse, d'autres voient leur niveau de performance exploser.

Puis, vient le temps où l'internat commence à lasser, à devenir routinier. L'heure du lever, du coucher, du souper n'a plus rien de surprenant. La lassitude de partager son petit déjeuner avec 1 000 personnes apparaît. L'envie de liberté grandit. L'heure de s'installer dans son propre appartement a sonné, avec son lot de nouvelles découvertes et d'apprentissages.

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