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En un mot. 15 ans, l'âge du tourment et des angoisses

Le mot de l'actu du jour est un chiffre : le 15. Cela n'aura échappé à personne, surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un couple sur le Pont des Arts à Paris (Illustration) (PATRICK KOVARIK / AFP)

Quinze, comme 15 ans. C’est l’âge retenu par le gouvernement concernant le consentement sexuel. Selon des experts en la matière, il apparaîtrait que ce chiffre serait le plus adéquat. Ah bon. Article 16-1 du code civil : "Le corps humain est inviolable (…), il ne peut faire l’objet d’un droit patrimonial". Cela signifie que l’on ne possède pas son propre corps, on est son corps. Un corps ne peut être un objet.

Dans cette chronique, je vais m’attirer des foudres, sans doute. Car je ne pense pas que l’âge d’un consentement à 15 ans soit raisonnable. Les corps sont, à ce stade, en pleine mutation. Et les fragilités peuvent provoquer des gestes pulsionnels. La volonté n’est pas garantie.

"Choper", un Himalaya

J’ai fait un petit sondage dans la rédaction, avant de venir dans ce studio. Question à quelques hommes, sur leur état, à l’âge de 15 ans : "Tu vivais comment ? Tu pensais aux filles ? Tu les draguais ?" Quelques hommes, quelques rires : "Ah moi, à 15 ans, je ne pensais qu’à ça !" Aveu. Une autre voix : "Eh bien oui ! Et, à la fois, je flippais grave. Une fille, c’était l’Himalaya ! C’était une épreuve." Une épreuve, souvent, pour l’avoir. Obtenir le "oui". On dit "choper" aujourd’hui (ou pécho).

Du coté des filles, on parle plutôt "seins qui poussent", "peur d’être mal foutue" (mal gaulée, en somme). On a peur de son propre corps.

À 15 ans, le corps est une obsession. Cette chair qui grandit, qui change, qui mue : Qu’en faire ? Comment la respecter ? Comment l’aimer ? Et, à terme, comment l’offrir ? À 15 ans, quelle conscience a-t-on de son corps, et des limites à lui imposer ?

En un mot : à cet âge-là, qu’est ce qu’on est jeune ! On est au milieu du gué, à un moment de la vie où ce corps doit avant tout être dompté par soi-même, avant de basculer vers celui de l’autre.

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