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En un mot. La Syrie, pays merveilleux passé aux oubliettes de l'occident

Le mot de l'actu du jour est Syrie. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un enfant syrien court durant un bombardement du régime de Bachar al-Assad, le 20 février 2018. (HAMZA AL-AJWEH / AFP)

Syrie. Mot qui vient du latin Suria, qui veut dire "hauteurs, élevé". On en parle aujourd’hui, car des bombardements ont fait près de 200 morts, dont des dizaines d’enfants, dans le fief rebelle de la Ghouta. Le tout, en à peine trois jours. La Syrie, devenu un dédale de cimetières, me donne envie de pleurer. Me fait pleurer.

Âmes sensibles, ne pas regarder les images de ces pères et mères cherchant désespérément leurs enfants, trouvant le petit cadavre de leur bébé, accrochant un bandeau sur le front d’un enfant grièvement blessé. Âmes plus armées, surtout regarder ces clichés, pour ne jamais les oublier. Il faudrait peut-être, je ne sais pas, aller tapisser (ou taguer, ça marche mieux) le plafond des chambres des hauts dignitaires de ce monde (le nôtre), avec des photos de ces massacres.

On a le sentiment que le Syrie est devenue une image lointaine, presque une histoire ancienne, aussi vieille que l’est l’origine de ce pays. La Syrie est l’une des plus vieilles civilisations au monde, devenue une région jonchée de cadavres. La langue d’Ebla, localisée en Syrie, dans un empire qui remonterait à 2 500 ans avant Jésus Christ, serait la langue sémitique la plus ancienne. Un code comparable à celui de Babylone, a été découvert en Syrie. On le voit bien, tout est y est grand, et majestueux. D’où son statut de proie.

La Syrie sera cassée, divisée

Et la France ne fut pas la dernière à avoir voulu sa part du gâteau. Elle semble, aujourd’hui, l’avoir légèrement oublié. Nous avons eu là-bas, notre petit protectorat à nous. Notre petit joyau. Après y avoir fait la guerre. En juillet 1920, la colonne du Général Goybet fit une entrée remarquée, dans Damas. La France et La Grande Bretagne ont alors gentiment concocté leur nouveau parfum oriental, nommé "Sombre partage du Proche-Orient". Notre petit terrain de guerre à nous. La Syrie sera cassée, divisée, entre un État de Damas et un État d'Alep. Les deux villes deviendront des rivales, encore une sorte de guerre, assez bien orientée par les français notamment.

En un mot : tout semble oublié sur la Syrie. Le passé, le présent, l’avenir. Exit l’histoire déchirante de l’enfant chéri de l’orient, désormais abandonné aux chiens. Au départ, Suria voulait dire "hauteurs". Elle est tombée bien bas. Aux oubliettes.    

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