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En un mot. Les banlieues, ces futures premières de cordée ?

Le mot de l'actu du jour est : banlieue. Cela n'aura échappé à personne. Surtout pas à Nathalie Bourrus.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron le 14 novembre à Tourcoing. (FRANCOIS LO PRESTI / POOL / AFP)

Emmanuel Macron a fait son petit pélerinage en banlieue. En deux jours, il a effectué trois arrêts.Clichy-sous-Bois, Roubaix et Tourcoing.

Le mot banlieue vient de l’ancien français ban et lieue. Qui signifie "espace d’une lieue autour d’une ville, au ban d’une ville (soit à 4 kilomètres)". Banlieue est assimilée au mot abandon. Mais non, enfin ! Les quartiers (on ne dit plus banlieue, on dit "quartiers en difficulté") ne sont pas abandonnés ! Les quartiers ont juste quelques petits soucis depuis un peu très longtemps.

Rendez-vous manqué

Lundi, le président de la République était donc à Clichy-sous-Bois, près de Paris. Avec deux inconnus du gouvernement, MM. Jacques Ménard, ministre de la Cohésion des territoires, et le tout jeune Julien Denormandie, son secrétaire d’Etat.

Deuxième étape : Roubaix, avec une visite d’une ancienne usine réhabilitée en espace culturel. Nous avons interviewé un responsable d’association de Roubaix, lui demandant s’il avait parlé avec le chef de l’Etat. Réponse : "Désolé, mais entre 21h et 22h, je couche mes enfants". Ça nous donne le ton. Sorte de rendez-vous manqué. Cet homme ajoutant que les mesures annoncées n’avaient rien de nouveau et que, oui, sans argent, on ne fait rien dans les quartiers. Et que, oui, les budgets quartiers ont été coupés.

Allez, tous en marche

Troisième étape du président de la République : Tourcoing, mardi. Accompagné d’un ministre beaucoup moins inconnu, Gérald Darmanin, ancien maire de Tourcoing et actuel ministre des Comptes publics. Pour le Président, les habitants de ces quartiers veulent davantage de considération que de services ou d’argent publics. Ils ont besoin de co-construction, avec tout le monde en premier de cordée. Allez, les chômeurs de hyper longue durée. Et les mères qui élèvent quatre enfants, on se bouge un peu ! Zut, l’avenir, c’est devant. Tous en marche !

Il y a du bon dans tout ça. Le hic, c’est quand les moyens sont annoncés. Alors… le testing… qui a déjà fait ses preuves, et dont on connait les résultats (très mauvais). Sinon, il y a les contrats dits "francs", qui seront expérimentés pendant trois ans. Trois ans, c'est long. Et puis, une évaluation des politiques menées jusque-là : ahhh, encore ces bons vieux groupes de travail, sur un sujet (la banlieue) lui-même vieux comme le monde.

Bilan : ce rendez-vous en terre inconnue, voulu plein d'allant et de mots positifs, se solde par un dialogue de sourds. En un mot : j’ai oublié de vous dire. Banlieue, au tout début, vient du latin médiéval, du Moyen Age. De là à appliquer des recettes ancestrales… bref.    

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